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 L'Oedipe

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MessageSujet: L'Oedipe   L'Oedipe Icon_minitimeSam 08 Mar 2008, 4:18 pm

un article simple du courrier international qui peut amorcer des réflexions, c'est très intéressant:

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=83407

Citation :

7 mars 2008
PSYCHOLOGIE • Retour sur un mythe fondateur de la psychanalyse

Sans cesse critiquée, la psychanalyse, conceptualisée à la fin du XIXe siècle, continue néanmoins à traiter les maux de l'âme. C'est dans ce contexte que le site du quotidien suisse Le Matin revient sur l'une des découvertes fondamentales de Freud : le complexe d'Œdipe.

Si Freud a inventé le complexe, c'est la mythologie grecque qui a engendré Œdipe, explique d'emblée le journal. Son père, Laïos, se voit annoncer par un oracle : "Tu auras un fils et il te tuera." Dans d'autres versions, cette malédiction est adressée à Jocaste, mère puis épouse du héros. En tout cas, les deux parents décident que, aussitôt né, le garçon devra disparaître. Pourtant Œdipe survit : les dieux lui ont réservé un tout autre destin.

En 1897, Sigmund Freud écrit : "J'ai trouvé en moi des sentiments d'amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants." C'est une fatalité qui se répète de génération en génération, depuis la nuit des temps. Vers l'âge de 3-4 ans, filles et garçons, nous sommes tous des petits Œdipe…

Freud met une vingtaine d'années à élaborer son complexe. Dans un premier temps, il éprouve des difficultés à l'adapter aux femmes – Pourquoi voudraient-elles tuer leur père ? Il y parvient en montrant que l'œdipe du garçon et celui de la fille ne sont pas symétriques. Freud a rapidement constaté que les formes nostalgiques de l'amour pour le père ainsi que le refus de renoncement à la rivalité œdipienne préoccupaient la majorité de ses patients sur le divan. D'où sa thèse de base : les névroses ont pour origine les pulsions d'angoisse et la culpabilité inconsciente liées à un œdipe mal intégré.

Chez les disciples de Freud, la représentation de jeunes enfants envahis par des pulsions violentes hérisse, souligne Le Matin. Carl Gustav Jung, un temps pressenti comme son héritier, est le plus virulent des opposants. Puis c'est Sándor Ferenczi qui reproche à Freud d'oublier, derrière l'œdipe et ses fantasmes, tous les abus sexuels bien réels et les incestes dont les enfants sont victimes. Actuellement, de nombreux thérapeutes spécialisés dans le traitement des violences sexuelles de l'enfance le suivent sur ce terrain.

C'est un intellectuel américain, Jeffrey Moussaieff Masson, qui a rouvert la polémique en 1984 avec son essai Le Réel escamoté (Aubier). Il y décrit Freud comme un menteur, un imposteur, un machiste qui nie les viols subis par les petites filles. Dès lors, l'association psychanalyse-complexe d'Œdipe-mensonge s'installe dans les esprits. Jamais l'œdipe n'avait été la cible d'attaques aussi violentes. Quand, en France, Gilles Deleuze et Félix Guattari publient L'Anti-Œdipe (Les Editions de Minuit) en 1973, ils souhaitent surtout réexaminer la conception, selon eux trop normative, du désir chez Freud – ainsi, pour lui, l'homosexualité figure sur la liste des perversions.

Avant eux, le monde de l'anthropologie et de l'ethnologie avait critiqué l'idée d'un complexe d'Œdipe universel. Claude Lévi-Strauss jugeait trop partial le choix de ce mythe pour expliquer la psychologie humaine. De plus, dans certaines ethnies, en Afrique notamment, le père n'a qu'un rôle secondaire. Chez les Na de Chine, qui forment une société matriarcale, il n'existe tout simplement pas.

A ces arguments, les psychanalystes répondent en expliquant que le complexe d'Œdipe exige un trio : l'enfant, une personne que l'enfant aime d'un amour fusionnel et un tiers – un autre séparateur, un représentant du monde extérieur, de la loi, qui va arracher le petit à cette fusion. Mais peu importe le nom des acteurs, père, mère, oncle, tante, parents d'adoption, etc. L'enjeu est d'importance à l'heure où les familles se décomposent facilement. Si une mère élève seule son enfant, comment l'œdipe serait-il possible ? "L'essentiel est que l'enfant ne soit pas le seul amour de sa vie", répond le psychanalyste Juan David Nasio dans L'Œdipe – Le concept le plus crucial de la psychanalyse (Payot, 2005). "Si elle n'a pas de partenaire, il lui suffit d'avoir des centres d'intérêt suffisamment prenants. Le père est un tiers vers lequel se dirige le désir maternel et qui, par là, s'interpose entre la mère et l'enfant, et permet à ce dernier de s'autonomiser."

"Cette légende explique l'origine de notre identité sexuelle d'homme ou de femme", résume J. D. Nasio. Nous n'avons pas trouvé mieux pour comprendre la sexualité et le psychisme humains, assure-t-il : "L'enfant y trouve les bases de ce qui fait que l'homme assumera le type viril, et la femme, le type féminin. Même s'il existe quantité de femmes qui désirent selon le type masculin et inversement. ‘Masculin' et ‘féminin' sont des mots désignant des façons dominantes d'aimer et de désirer : il est impossible de définir les portraits types de l'homme et de la femme tant il y a d'exceptions."

Elisabeth Berthou
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