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 "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire

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MessageSujet: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 24 Sep 2007, 1:50 pm

Quelqu'un a vu ce film-documentaire ?
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 24 Sep 2007, 3:23 pm

Moi je l'ai enregistré mais pas encore regardé.
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 24 Sep 2007, 4:24 pm

Oui je suis tombée dessus par hasard et j'en ai vu une partie
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 24 Sep 2007, 7:11 pm

Qu'en as-tu pensé ? (ils évoquent comme diagnostic un syndrome psycho-infantile associant des symptomes autistiques...)
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 24 Sep 2007, 7:35 pm

il se trouve ou ce documentaire? merci!!!
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 24 Sep 2007, 7:53 pm

il passe au ciné dans une seule salle parisienne (voir sur allociné) sinon tu peux le télécharger sur e-mule
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 24 Sep 2007, 11:01 pm

Le film est passé il y a pas longtemps à la télé (je crois que c'était sur France 3, avec Mireille Dumas, il n'y a pas plus de dis jours me semble-t-il).

Il y a eu un débat qui a suivi le film documentaire avec un psychiatre et un membre d'une association. Je n'ai pas trop aimé le psy qui ne m'a pas paru avoir beaucoup de compassion pour Sandrine Bonnaire (et surtout sa sœur Sabine)... Neutral

On se rend compte que la tendance que Molière en son temps qui disait : "il y avait des médecins mais pas de médecine" s'est inversé et on se retrouve donc dans le schéma opposé "Il y a de la médecine mais pas de médecin". Et pas assez de petites structures adéquates. Il y a en France (et je ne vous l'apprend pas) qu'il y a une réelle crise institutionnelle.

Désolé si je ne suis pas clair, j'ai très peu dormi cette nuit. Sleep Sleep Sleep
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 24 Sep 2007, 11:21 pm

vivi, d'accord avec Joe ! Merci à Isabulle pour son résumé, c'est exactement ça !
Euh... moi aussi j'ai les yeux en couilles d'hirondelles, vais aller dormir. Sleep
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 25 Sep 2007, 8:45 am

à tout hasard quelqu'un l'a enregistré?
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misilie
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 25 Sep 2007, 10:34 am

je l'ai trouvé sur e-mule, il n'a pas été trop long à téléchargé
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 25 Sep 2007, 12:38 pm

clem t'as essayé sur you tube?
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 25 Sep 2007, 1:20 pm

je vais chercher.
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 25 Sep 2007, 5:18 pm

C'est intéressant le long résumé que tu en fais Isabulle. En fait, je l'ai pris en cours et il me manquait la première moitié du documentaire, j'avais donc effectivement compris que son séjour en HP l'avait transformée et fait régresser de manière très importante car ils insistent beaucoup sur ce point tt au long du film. On comprend dailleurs pourquoi puisqu'au dela de la volonté de faire connaitre la maladie, je pense que Sandrine Bonnaire avait effectivement un message à faire passer par rapport aux problèmes de prise en charge qui se posent actuellement comme tu l'explique très bien. Ce diagnostic d'"etat psycho-infantile avec retraits autistiques" me questionne pas mal car je n'ai pas vu le début mais d'après ce que tu semble dire ses internements en HP on eu l'air de faire évoluer sa maladie de manière très déficitaire..J'avoue qu'en prenant le doc en cours j'ai d'abord cru qu'il s'agissait tout simplement d'une attardée mentale mais les choses ont l'air un peu plus compliquées que ça et j'ai eu la même impression qu'au cours d'un stage que j'avais fait en CAT, il s'agissait de personnes qui présentaient un handicap mental très lourd et j'ai appris que ces personnes avaient en fait atteint un très haut niveau d'études, éxercé une activité professionnelle etc...(il y'avait même un ex-pdg!!)et puis étaient devenus psychotiques et leur état avait évolué lentement mais surement vers un état mental très déficitaire qui pourrait s'expliquer par différentes raisons, tout simplement l'évolution de la maladie mais aussi les différents internements et les longs séjours en HP ainsi que les traitements très lourds qu'ils prenaient depuis des années...Bref, c'est un peu différent car la Sabine semblait déja présenter enfant des troubles psychotiques mais il y'a quand même cette question de l'évolution déficitaire et surtout de ses causes.
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 29 Jan 2008, 10:29 am

source:
http://www.liberation.fr/actualite/societe/306740.FR.php?rss=true

A l’occasion de la sortie de son documentaire, «Elle s’appelle Sabine», l’actrice Sandrine Bonnaire est retournée pour «Libération» sur les lieux où a été internée sa sœur, dressant un constat alarmant de la psychiatrie publique.
éRIC FAVEREAU
QUOTIDIEN : mardi 29 janvier 2008


Sandrine Bonnaire n’est pas en colère. Ou alors, elle le cache par délicatesse. De retour d’une visite aux deux hôpitaux psychiatriques où sa sœur, Sabine, a été internée pendant près de quatre ans, Sandrine semble se parler à elle-même : «Sabine a été endormie, enfermée, droguée, et tout cela a servi à quoi ? Pendant ces années-là, on ne comprenait pas. On nous disait que c’était nécessaire, qu’il fallait l’interner. Et nous, avec mes sœurs, on voyait Sabine décliner, décliner»…


Aujourd’hui, ce n’est pas un combat, plutôt une évidence à imposer.«A l’époque, on n’y arrivait plus avec Sabine. Il y avait eu la mort de mon frère. On se disait que l’hôpital allait pouvoir mieux faire que nous. Je n’ai rien contre les hôpitaux. Mais quand on voit comment Sabine en est ressortie…» Un désastre en effet. Le 29 décembre 2000, Sabine, sœur cadette de Sandrine, quitte l’hôpital psychiatrique des Murets pour s’installer dans un foyer de vie près d’Angoulême. Mais qu’est devenue Sabine ? Cette jeune femme sort défaite. Elle est défigurée, alourdie de quarante kilos. Les cheveux si courts. Alors qu’en février 1997, comme le montre le magnifique documentaire Elle s’appelle Sabine (lire page 4), celle-ci, qui a alors 28 ans, est belle comme tout, aussi jolie que sa sœur célèbre, troublante, fatigante, fragile à l’évidence, violente parfois avec les claques qu’elle donne, comme ça, sans rien dire. Mais bien vivante, espiègle, inattendue, moqueuse, triste aussi. Elle joue du piano, elle pleure, elle sourit, elle se mure. Et voilà donc qu’en sortant quatre ans plus tard de l’institution psychiatrique, ce n’est plus la même femme. Comment expliquer cet effondrement ? Y a-t-il une raison ? Est-ce la faute de l’avancée inexorable de la maladie ou celle de l’institution ? Comment éviter le constat que décrit avec force le documentaire de Sandrine Bonnaire ? Sabine était malade, elle en ressort détruite : le monde à l’envers.

«Qu’est-ce qui fait que ce qui tient ne tient plus»

Sandrine Bonnaire a été tout de suite d’accord, lorsque Libération lui a proposé de retourner dans les lieux où sa sœur avait été hospitalisée. «On ira avec mes sœurs», nous a-t-elle dit. «Mais je ne veux pas que ce soit un réquisitoire contre la psychiatrie».

Sandrine et ses trois sœurs sont très proches de Sabine. Elles sont allées la voir, toutes les semaines. D’abord à l’hôpital Paul-Guiraud à Villejuif, puis à celui des Murets à la Queue-en-Brie. Juste avant son hospitalisation, Sabine ne va pas bien. Quelques mois auparavant, un de ses frères est mort. Elle vit avec sa mère. «Quand nous sommes allées leur rendre visite, nous étions inquiètes, raconte Corinne, la sœur aînée. Sabine frappait ma mère. Je l’ai reprise avec moi, à la maison, mais on n’y arrivait pas. Et c’est comme ça qu’on a été conduits à l’amener à Villejuif.

L’hôpital Paul-Guiraud est un monde à part, un de ces grands établissements, construits à la fin du XIXe siècle, pour «interner» les malades de Paris et de sa région. Chaque service correspond à un secteur géographique de compétence. Sabine relève alors du secteur 15, dirigée par le Dr Françoise Josselin, partie depuis à la retraite. Et c’est son successeur le Dr Jean Ferrandi qui nous reçoit, avec la Dr Francesca Biagi-Cha. Il a repris le dossier : «Votre sœur est arrivée à un moment aigu de sa vie, elle était violente, elle s’automutilait. Qu’est ce qui fait qu’à un moment les choses qui tenaient ne tiennent plus ?», s’interroge-t-il.

Les sœurs écoutent. Elles ont d’autres souvenirs, plus violents : Sabine attachée, Sabine qui se frappe la tête contre les murs. Elle restera jusqu’en avril 1998 à Villejuif. Six hospitalisations successives.

«Peut-être est-elle restée ici trop longtemps»

Sandrine : «On a le sentiment que sa violence n’était pas aussi forte que cela. Et que l’enfermement a exacerbé sa violence.» Le dialogue est franc, sans agressivité aucune. La Dr Biagi-Chai : «Je vous donne un exemple. Sabine, un jour, met une claque à un infirmier. Ce n’est pas plus grave que cela, on est habitués. Mais elle donne une claque sans raison, et cela nous inquiète beaucoup, car l’acte est immotivé.

- Mais pourquoi est-elle restée attachée si longtemps ?

- C’est parfois nécessaire, pour la contenir.

- Et les médicaments ? A priori, nous n’étions pas contre non plus. Mais pourquoi des doses aussi fortes ? C’était un cas si difficile que ça ?

- Quotidiennement, nous avons des patients comme votre sœur, c’est un peu notre travail habituel.

- Quand on allait voir Sabine, elle nous disait : "J’habite chez toi, hein ?" Et les médecins nous disaient de lui dire qu’elle habitait à l’hôpital. Pourquoi ? […] Et comment expliquer qu’aujourd’hui, alors qu’elle n’est plus enfermée, qu’elle vit avec d’autres malades dans une maison et qu’elle prend moins de médicaments, les choses vont mieux ?

- Peut-être est-elle restée ici trop longtemps? Tout notre problème est de trouver des lieux de vie relais. On n’en avait pas alors.»

Dans le cahier de transmissions, il y a une note datée du 2 novembre 1997 : «Sabine pleure, elle va mal, rentre dans les différentes chambres. Finalement, se calme».

Dehors, en ressortant du bâtiment, on longe un bâtiment, refait tout neuf, celui de l’UMD, c’est-à-dire l’Unité pour malades difficiles. Il y a cinq lieux en France comme celui-là. Y sont hospitalisés les malades dits «perturbateurs», mais aussi des patients considérés comme très dangereux. Sabine perturbe : elle donne, parfois, des coups. Jamais plus qu’une paire de claques. Elle sera pourtant enfermée cinq mois à l’UMD. «Une prison», lâche Sandrine, en revoyant le bâtiment : «C’est étrange, on nous dessine le portrait d’une Sabine, violente, dangereuse. On dirait qu’on a peu installé Sabine dans un autre rôle, plus violent, plus grave.»

Direction, l’hôpital des Murets à la Queue-en-Brie. «De fait, explique Sandrine, après son hospitalisation à Villejuif, j’ai loué un appartement pour ma sœur en bas de chez moi, avec des gardes-malades toute la journée. Mais ça n’allait pas trop. Les gardes malades n’y arrivaient pas». Et c’est ainsi que Sabine atterrit aux Murets.

Dans la voiture nous y conduisant, Sandrine, Jocelyne et Lydie sont désarçonnées, mais elles ne l’avouent qu’à moitié. Elles ne sont jamais revenues aux Murets. En retrouvant l’itinéraire, on devine paradoxalement de la chaleur qui remonte, des souvenirs qui reviennent. Et elles en rient. Lydie, en colère : «Une fois, pour l’anniversaire de Sabine. J’arrive avec un gâteau. Et on m’interdit d’entrer. On me dit : "Pas de visite de la famille". Sabine était juste devant moi. J’ai fait mine simplement d’aller vers elle. Physiquement, deux infirmiers m’ont alors conduit à la porte.»

«Elle donnait des claques, elle injuriait, elle crachait»

Les Roseraies, où a été «internée» Sabine, sont en rénovation. Un bâtiment fermé, engrillagé, planté en bas du parc. Le chef de service et la psychiatre qui ont suivi Sabine veulent bien recevoir ses sœurs «mais seules, sans journaliste». «On prendra des notes», répond, avec un grand sourire, Sandrine Bonnaire.

Deux heures plus tard, elles ressortent. Le Dr Daniel Brehier, chef de service, s’est montré ouvert. Il a pris son temps. «Vraiment, voyez, je ne vois pas ce qu’on aurait pu faire de mieux. Sabine avait besoin d’être hospitalisée, voire enfermée. C’était thérapeutique», leur a-t-il dit, et même répété. «Quand votre sœur est arrivée, ce qui m’a frappé, c’était quand même sa violence, autant une violence à son égard que par rapport aux autres.» Mais quelle violence ? «Elle donnait des claques, elle injuriait et elle crachait au visage. On ne peut pas tolérer ça, surtout quand il y a, à côté, des personnes qui sont, eux aussi, très mal.» Pui s insistant : «Votre sœur était malade. C’est une maladie extrêmement grave… Une psychose infantile avec des troubles du comportement, c’est très difficile, on est extrêmement démuni.»

En tout cas, aux Murets, un traitement sans concession est très vite choisi. Manifestement destiné davantage à la tranquillité du service qu’au bien-être de Sabine. Le Dr Brehier s’explique : «Le problème avec Sabine, c’est que les neuroleptiques ne marchaient pas très bien sur elle.» D’où l’idée d’une «fenêtre thérapeutique» : l’équipe médicale arrête tous les médicaments afin que l’organisme se reconstruise. «Mais il y avait un risque en terme de comportement.» Et c’est ainsi que «pour permettre cette fenêtre thérapeutique», Sabine se retrouve pendant cinq mois à l’UMD de Villejuif. Un lieu carcéral, enfermée vingt-quatre heures sur vingt-quatre, avec aucune possibilité de sortie.

Sandrine demande simplement au psychiatre si, à son retour aux Murets, ils ont pu «travailler» avec elle. Réponse : «Quand elle était plus calme, on la mettait avec les autres, mais avec la limite de nos moyens. L’hôpital psychiatrique, c’est le lieu de toutes les grosses misères. Il n’y a que deux à trois infirmiers en permanence pour 25 malades. On fait aussi ce qu’on peut avec ce qu’on a.

- Vous reconnaissez que vos traitements sont parfois liés aux manques de moyens ?»

- Les médicaments, c’est quand même un progrès. Vous n’imaginez pas ce que c’était avant, quand, dans un service, un malade hurlait toute la journée, jusqu’à n’avoir plus de voix…

- Sabine était quelqu’un qui exprimait ses angoisses. Elle était dans l’échange, dans le contact. D’ailleurs, elle jouait du Schubert, elle dessinait. Aux Murets, elle a perdu toute mémoire, elle ne savait même plus s’habiller. Comment vous l’expliquez ?

- Ce que j’essaye de vous dire, c’est qu’elle a eu beaucoup de décompensations. Si elle est entrée à l’hôpital, c’est pour ça. Croyez-moi, ce n’est pas l’hôpital qui l’a rendu malade…»

La Dr B., qui la suivait au quotidien aux Murets, dira la même chose. Pour autant, cette médecin ne se souvient pas de la «fenêtre thérapeutique», ni des longues périodes où Sabine est restée enfermée dans sa chambre. Elle évoque l’intérêt des chambres d’isolement, et même de contentions «plus modernes, avec des aimants qui lient directement mains et chevilles au lit».

A l’automne 2000, c’est la sortie des Murets. Un autre combat : alors que les sœurs ont remué terre et ciel pour trouver un autre lieu, la Dr L. ne veut pas laisser partir Sabine. «Elle nous disait qu’elle devait rester hospitalisée, qu’elle ne pouvait pas aller en Charente, car le lieu n’était pas assez médicalisé», raconte Sandrine Bonnaire. Finalement le 29 décembre, Sabine a pu intégrer ce lieu de vie près d’Angoulême. En quittant les Murets, Sandrine Bonnaire veut revoir l’ancien bâtiment. «C’est sa c hambre», dit-elle en montrant une fenêtre.

«Pas de colère, de la tristesse»

Quelques jours plus tard, de retour à Villejuif : «Je viens de discuter avec le Dr B, à qui j’ai envoyé un DVD du film. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas l’impression d’avoir mal travaillé. Et que, si cela avait été le cas, ils se seraient trompés en groupe».

Sandrine Bonnaire a-t-elle appris quelque chose à l’occasion de ce retour ? Certains arguments l’ont-ils troublée ou convaincue ? «Ce n’est pas de la colère que je ressens, c’est de la tristesse. Les réponses que l’on nous a données, non, elles ne nous ont rien appris. Et c’est cela qui est terrible».
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 29 Jan 2008, 3:33 pm

est-ce que quelqu'un sur le forum a déjà été en stage dans un de ces hôpitaux, ou connaît quelqu'un qui... ? ça pourrait permettre de confronter
sinon, sur les misères (passées, normalement Wink ) dans les HP, un doc +++ : http://www.psychiatrie-desalieniste.com/Histoires-autour-de-la-folie.html
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makeda
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeLun 11 Fév 2008, 12:08 pm

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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 12 Fév 2008, 1:44 pm

«Le psychotique nous parle, mais c’est la société qui n’entend rien»

(je copie colle parce que au bout d'un moment les articles ne sont plus en ligne)

Citation :
«Le psychotique nous parle, mais c’est la société qui n’entend rien»
Santé. Le film de Sandrine Bonnaire a suscité une kyrielle de réactions dans la psychiatrie.
ÉRIC FAVEREAU
QUOTIDIEN : mardi 12 février 2008
4 réactions
C’était il y a deux semaines : la sortie du très beau documentaire de Sandrine Bonnaire sur sa sœur autiste, Elle s’appelle Sabine. Et à l’occasion de cette diffusion, da ns Libération du 29 janvier, l’actrice était retournée pour la première fois dans les deux hôpitaux psychiatriques où Sabine avait été si mal hospitalisée. Depuis ? Non pas une onde de choc, mais un vrai courant d’air, salutaire et un rien réconfortant. Une kyrielle de réactions a agité le monde de la psychiatrie publique. Des réactions de soutien, de colère, d’agacement, mais toutes sonnent comme des signaux d’alarme. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a appelé aussitôt la réalisatrice pour la rencontrer. «Ce film de Sandrine Bonnaire est important, nous a déclaré, hier, la ministre, et je partage son combat. Mais je voudrais insister que ce n’est pas seulement un problème d’argent, ni de moyens. Aujourd’hui, des efforts sont faits, et le plan santé mental avance.»

Schubert. L’histoire de Sabine serait-elle devenue un symptôme de la crise de la prise en charge des malades mentaux en France ? Hospitalisée d’abord à l’hôpital de Villejuif puis aux Murets, Sabine a, alors, 28 ans : atteinte d’une psychose infantile, elle quitte quatre ans plus tard l’hôpital, absente, assommée de neuroleptiques, incapable de parler, et encore moins de jouer du Schubert comme elle le faisait avant. «Les pauvres moyens dont dispose la psychiatrie publique, oui, il est urgent d’en débattre», a réagi aussitôt un médecin chef de psychiatrie parisien. Le professeur Claude Got, un des sages de la santé publique en France, se montre plus circonspect : «J’ai lu dans Libération : "la psychiatrie publique est laissée à l’abandon". Ce qui est inexact, si l’on n’explique pas pourquoi on a laissé la grande majorité des psychiatres se diriger vers un secteur privé plus rémunérateur, alors que nous avons le plus grand nombre de psychiatres par habitant en Europe.»

Autre avis : « C’est le manque d’effectifs qui est directement la cause, murmure le Dr Claude Jeangirard, fondateur de la clinique Le Chesnaie, haut lieu de la psychothérapie institutionnelle. Et il ajoute : «Il y a autre chose qui nous atteint tous. La psychose, c’est indicible. La psychose est une impossibilité à dire… Et pourtant le psychotique est un être humain, il nous parle, ce n’est pas de la poésie facile, et nous, nous avons quelque chose à entendre. Mais voilà, c’est toute la société qui n’entend rien.»

D’une certaine façon, c’est aussi le sens de la réaction de Françoise Josselin, chef de service à l’hôpital Paul-Guiraud à Villejuif. Aujourd’hui à la retraite, elle a été la première à hospitaliser Sabine, en 1997. Dans une lettre qu’elle vient d’adresser à Sandrine Bonnaire, elle raconte : «Nous avons accueilli votre sœur Sabine qui était effectivement à cette époque, en 1997, une très jolie et très vive jeune femme, je dirais plutôt jeune fille tant elle avait gardé quelque chose de l’adolescence d’avant le traumatisme de l’éloignement de sa fratrie très proche.» Puis : «Je vous écris, car votre combat rejoint le mien : tenter d’approcher la cause du mal être de ces sujets autistes, mal être qu’ils ne peuvent exprimer parce qu’ils n’en saisissent pas l’origine… Je suis d’accord avec vous, l’hôpital est le dernier lieu pour ces sujets traversés par une peur terrifiante et qui ne peuvent se défendre par la parole, qui n’est pas un outil suffisamment signifiant. Ils n’ont que le recours à la violence physique pour essayer d’écarter tout "objet" qu’ils vivent comme menaçant leur intégrité… C’est un scandale de les métamorphoser en ombres épaisses et éteintes. Je regrette vraiment que l’article ait assimilé [à cela, ndlr] notre service où Sabine n’a passé que quelques mois de façon ponctuelle…»

Travaillant dans le même service, la Dr Francesca Biagi-Chai défend aussi son travail. Alors que Sandrine Bonnaire se souvenait de Sabine longuement enfermée dans sa chambre, elle le dément, du moins pour sa part. «Peut-être Melle Sabine Bonnaire n’est-elle pas restée assez longtemps pour que nous puissions l’accompagner vers le réinvestissement progressif d’une vie plus sereine.»

«Tristesse». Pourtant, après Villejuif, Sabine va être hospitalisée durant deux longues années à l’hôpital Les Murets. Sans intermittence. Et les choses s’y passent mal : pendant cinq mois, Sabine sera même transférée dans une unité pour malades difficiles. Le Dr Daniel Brehier - qui a suivi Sabine, et avait reçu, il y a deux semaines, Sandrine et deux autres de ses sœurs - s’est senti blessé par l’article paru dans Libération : «Ce n’est pas la colère mais la tristesse qui m’envahit.» Dénonçant la présentation «tendancieuse», ce psychiatre s’explique à nouveau : «Les équipes s’attachent à écouter, accompagner et soigner ces personnes. Les psychotropes, bien que leurs effets secondaires soient parfois très gênants, sont indispensables à la prise en charge globale du patient … Malgré tous nos efforts, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur de nos espérances. Nous avons à déplorer un manque criant de moyens humains face à l’importance de la tâche … Si je reconnais presque mot pour mot certains des échanges que j’ai tenus au cours d’un entretien privé avec la famille, le traitement journalistique les sort de leur contexte. Affirmer ainsi: "Aux Murets, un traitement sans concession est très vite choisi, manifestement destiné davantage à la tranquillité du service qu’au bien être de Sabine".Mais sur quelle expertise et données médicales vous appuyez-vous pour arriver à cette conclusion lapidaire ? C’est dénier le rôle soignant au profit du confort du personnel…».

Secte. L’expertise des uns contre les souvenirs des autres… Sabine, aujourd’hui, vit dans un foyer en Charente. Elle va mieux. Sandrine Bonnaire, elle, ne regrette rien, ne retire rien. Ce retour dans les hôpitaux d’hier n’a pas été simple. Elle n’a refusé aucun débat. «Je ne sais pas si cela va bouger, mais je suis contente que personne n’ait pris mon film comme un film contre la psychiatrie.» Sauf… l’Eglise de scientologie, qui prenant prétexte du succès du documentaire, fait circuler une pétition pour «dénoncer l’enfermement psychiatrique».
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMer 13 Fév 2008, 1:25 am

Je viens de le voir, c'était super bien foutu, et pas complaisant. Je vous le conseille vraiment. (c'est le genre de truc qu'on pourrait prendre de temps de montrer à la fac aussi)
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMer 13 Fév 2008, 2:53 am

ouais, moi aussi je l'ai vu. il est vraiment bien ce film!
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gwenatsiaq
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 19 Fév 2008, 5:34 am

moi ce que je trouve étonnant c'est à quel point chacun protège son pré carré avec acharnement : dans ce cas précis, j'en sais rien, mais il me semble que tout stage en milieu fermé à l'hôpital montre les limites du système, son impuissance parfois, son je-m'en-foutisme d'autres fois... mais qu'il ne faut surtout pas le dire, un petit peu comme quand on critique certaines positions de la psycha on est tout de suite contre elle (voir d'autres post sur la sauvegarde de la clinique)... Wink
alors, même si c'est un cross-over sauvage, + 1 sur une position critique et réfléchie, comme défendue sur ce post-là (merci cilou) !
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitimeMar 19 Fév 2008, 11:59 am

L'association dans laquelle je fais mon stage organise une expo-symposium dans laquelle ils ont invité le producteur du film de Sandrine Bonnaire, Thomas Schmitt (qui est aussi un ami, c'est lui qui offre les poupées à Sabine).
Il interviendra le 3 mars à 16H20 à l'Atelier Z au 62 avenue de la Grande Armée (75017 ; métro Argentine).
Ils essaient de faire venir Sandrine Bonnaire, mais ce n'est vraiment pas sur qu'elle puisse venir.
Je mets le reste du progamme (qui est aussi très intéressant) dans le post évènements psys.
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MessageSujet: Re: "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire   "Elle s'appelle Sabine", de Sandrine Bonnaire Icon_minitime

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