|
|
| Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute | |
| | Auteur | Message |
---|
ZzZ Petit(e) Névrosé(e)
Nombre de messages : 320 Age : 54 Date d'inscription : 08/11/2006
| Sujet: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 27 Déc 2007, 3:02 pm | |
| Voilà les dernières nouvelles. Au passage, j'avais lu il y a qq temps un article sur ce que le décret d'application pouvait changer pour les psychologues cliniciens. Est-ce que certains d'entre vous sont biens informés et pourraient nous parler de ça ? Je n'ai pas encore regardé s'il y a des informations à ce sujet notamment sur le site du SNP. - Citation :
- Chez les psys, le casse-tête de l’amendement Accoyer
Santé. Censé réglementer la profession, le texte de 2004 rajoute de la confusion. ÉRIC FAVEREAU - jeudi 27 décembre 2007
Et c’est reparti. L’année 2008 sera à nouveau une année… Accoyer, du nom certes du président de l’Assemblée nationale mais surtout de l’auteur d’un amendement vieux de trois ans, autour de la psychothérapie. Un amendement qui a provoqué une ébullition chez les fils de Sigmund Freud comme rarement l’histoire en a connu. En accord avec le président de l’Assemblée, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a en effet décidé de boucler le dossier. Se donnant pour tâche de sortir «rapidement» des décrets d’application de l’article 52 de la loi du 9 août 2004.
Un bien beau défi… Car comment régler une aventure législative absolument confuse ? Tentons quelques repères.
En 2004, simple député de Haute-Savoie, le bon docteur Accoyer s’est donc découvert un combat : il a voulu «en finir avec les escrocs de l’âme qui s’autoproclament psychothérapeutes, qui installent leur plaque en bas de chez eux, et trompent les malheureux». Louable intention, mais notre député a manqué un peu de finesse dans sa démarche. Et cette lourdeur initiale a été fortement relayée, ensuite, par les différents ministres de la Santé qui ont eu à traiter la question, de Jean-François Mattei à Philippe Douste-Blazy, puis Xavier Bertrand. Tous ont sorti leurs gros sabots, bousculant sans ménagement des questions éternelles. Fallait-il par exemple inclure les psychanalystes dans le terme de psychothérapeute ? Avec le risque que les fils de Freud, par nature rebelles à l’Etat, se révoltent . Ensuite, comment définir une formation minimum ? Etait-ce à l’université de le faire, ou fallait-il faire confiance aux instituts privés ? Comment, de plus, ne pas se laisser emporter par des conflits entre une psychologie très biologisante et une autre, centrée autour de la parole ? A cela s’ajoutait un contexte tendu autour de la problématique de l’évaluation. La vie, le sens de la vie, peut-il ainsi s’évaluer ? Qui peut parler à la place de l’autre ?
Guerres intestines. Bref, ce n’était pas simple. Et le résultat a été à la hauteur de la tâche : totalement confus. Et violent. D’abord, c’est le milieu psychanalytique qui est monté au créneau, hurlant au scandale, «l’Etat voulant légiférer leurs pratiques rebelles». Ensuite, les différentes écoles de psychothérapie se sont écharpées sur la longueur et le contenu des études imposées. Après de nombreux colloques, guerres intestines et débats, un article de la loi a été voté, puis remodelé, puis revoté. Et au final… une mauvaise loi en 2004. «Mais voilà, le texte voté est inapplicable, car il est absolument contradictoire», a remarqué aussitôt le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur. Et comment lui donner tort ? Dans un alinéa, il est dit que «tout médecin, psychologue diplômé ou psychanalyste peut se prévaloir du titre de psychothérapeute». Puis, dans un autre, il est stipulé au contraire que «tout professionnel - médecin, psychanalyste, psychologue, psychothérapeute - doit suivre une formation en psychopathologie pour se prévaloir d’un titre». Le tout et son contraire.
Même le Conseil d’Etat s’en est ému, critiquant la loi, refusant de signer les décrets. Et, dans un des nombreux avis qu’il a rendus, il a juste concédé que «l’on peut supposer que l’intention du législateur était de subordonner l’inscription à une liste de psychothérapeutes à une formation de psychologie clinique». En somme, tous ceux qui veulent se targuer du titre de psychothérapeute doivent avoir une formation de psychologie clinique, tel était le souhait caché du législateur.
«Attendez, il faut reprendre la concertation, et voir si tout cela est bien nécessaire», explique, aujourd’hui, Jean-Pierre Sueur. Cette prudence n’est pas partagée par Bernard Accoyer, devenu entre-temps président de l’Assemblée. «Je ne laisserai pas tomber. Pour rien au monde, je veux attaquer la psychanalyse, qui me paraît une des démarches intellectuelles les plus fortes. Mais pour autant je ne veux pas que n’importe qui se déclare psychothérapeute.» La ministre de la Santé, que l’on dit proche du monde analytique, a bien entendu. Un groupe de travail vient d’être mis en place pour rédiger les décrets. Objectif : des décrets en janvier. «L’idée est qu’il y ait des commissions départementales d’agrément. Le diplôme de psychologie clinique, qui sera exigé pour user du titre de psychothérapeute, ne sera pas que le fait de l’université. Des instituts pourront passer contrat», dit-on auprès de la ministre.Quant aux psychanalystes qui ne veulent pas se servir du titre de psychothérapeute, nul besoin d’homologation officielle pour exercer.
Mandarins. Cela sera-t-il suffisant pour éviter le démarrage de nouvelles hostilités ? «Ne vous inquiétez pas, ironise un bon connaisseur du dossier, s’ils veulent rouvrir le débat, cela va partir dans tous les sens.» D’autant que Jacques-Alain Miller, figure de proue des lacaniens, a décidé de lancer de son côté une nouvelle bataille. «Depuis quelques temps, les mandarins de l’université sont en train d’expulser de leurs rangs les psychanalystes. Notre réponse va être terrible…» source : http://www.liberation.fr/actualite/societe/300469.FR.php | |
| | | Xxxxxxx Mon ordi c'est mon ami
Nombre de messages : 1511 Date d'inscription : 06/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 27 Déc 2007, 6:21 pm | |
| Je lis à la fin de l'article : "Le diplôme de psychologie clinique, qui sera exigé pour user du titre de psychothérapeute, ne sera pas que le fait de l’université."Mais alors, est-ce qu'un psychologue (cad. qui a obtenu ce titre, jusqu'à présent à l'université) pourra déclarer ne pas être "psychothérapeute ? (et n'être que psychologue...) D'ailleurs à ma connaissance il n'existe pas de diplôme de psychologie clinique ! Quid de tout ça ??? Isa | |
| | | xoxo Princesse
Nombre de messages : 4900 Date d'inscription : 06/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 27 Déc 2007, 10:01 pm | |
| Notre M2 donne accès au titre de psychologue mais il s'appelle pas master 2 pro psychologie clinique et psychopathologie, un truc comme ça?
Ce qui reste en suspens c'est: qui seront ces futurs psychothérapeutes, vont ils nous faire de l'ombre sur le marché du travail, devrons nous justifier de notre formation? on apprend des trucs très différents d'une fac à l'autre, qui forme à être psychothérapeute? Pour moi psychothérapeute ça sonne "terrain" "clinique" "parole", c'est pas forcément l'enseignement exclusif de la fac. Bref, j'aimerais bien en savoir plus. Tout ce que j'ai compris là c'est que Miller se prend pour Luke Skywalker et que ça va mettre un certain bordel. Je me demande ce que ça va changer pour nous, la fac d'obédience psychanalytique? Va t on avancer en bien ou perdre encore qq chose? Ca serait cool les élus de savoir ce que Benslama en pense en tant que directeur et par rapport aux nouvelles maquettes? | |
| | | Xxxxxxx Mon ordi c'est mon ami
Nombre de messages : 1511 Date d'inscription : 06/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 27 Déc 2007, 11:41 pm | |
| Je ce je mettais, moi, en question, c'est tout simplement "l'étiquette" sous laquelle on sera sensé figurer et de ce fait si l'on peut / pourra ne pas se dire "psychothérapeute" (ce qui contourne peut-être ce texte. Par ailleurs, qu'il puisse y avoir des organismes qui seraient amenés à former des "psychothérapeutes" (et non plus de bêtes "psychologues") voilà en effet qui pose question et interroge donc sur une formation autre que celle formant des "psychologues". Du coup, en effet, quel statut aura t-on ? Où seront sensés être employés ? Isa | |
| | | xoxo Princesse
Nombre de messages : 4900 Date d'inscription : 06/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Ven 28 Déc 2007, 1:42 am | |
| Je comprend pas tout ce que tu écris Isa.
Oui, l'étiquette "psychothérapeute" ça pose questions.
Ce que je me demande, pour aller dans ton sens, c'est plutôt ce que signifie concretement psychothérapeute? Celui qui mène des psychothérapies? Dans ce cas, bcp de référents théoriques existent chez les psychologues, psychanalystes et psychiatres qui font de la psychothérapie avec des patients. Après, il y a des psychologues qui ne mènent jamais de psychothérapies, donc qui n'exercent jamais en tant que psychothérapeutes. Le décret vient il juste dire que ces gens la ont otut de meme le droit de se dire psychothérapeutes alors qu'ils n'ont fait que de la recherche neurobiologique par exemple? (une des branches de la psychologie?)
Pour avoir le titre de psychologue, il faut être clinicien?
Je me rappelle plus ce que nous avait dit Samacher! | |
| | | Kkkkkkkkk i'm not an addict
Nombre de messages : 522 Age : 75 Date d'inscription : 05/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Ven 28 Déc 2007, 4:56 am | |
| vous allez avoir un master lettres, langues, sciences humaines et sociales à finalité professionnelle mention psychologie spécialité (celle que vous avez) à aucun moment il n'est question de psychologie clinique! pour l'instant, le titre de psychothérapeute est compris dans le pack du parfait psychologue livré à toute personne qui a fait au minimum une licence, une maîtrise et un dess (ou master) de psychologie et où la mention psychologie est mentionnée sur le diplôme des master. ma question c'est: qu'en est-il des gens qui sont déjà diplômés et qui ont déjà le titre de psychothérapeute? sachant que le terme de clinicien n'est pas encore réglementé. c'est à dire que n'importe quel psychologue diplômé peut rajouter la qualification qui lui plait par exemple psychologue "clinicien, du travail, développemental, cognitiviste,..." sauf pour les statuts particuliers comme les psychologues scolaires. en tout cas de toute façon ce nouveau pavé dans la marre est VRAIMENT très inquiétant! c'est déjà assez difficile de trouver du boulot on n'a pas besoin qu'on nous mette ENCORE des battons dans les roues... | |
| | | gwenatsiaq Inuit
Nombre de messages : 2460 Age : 50 Localisation : psychologue clinicienne Date d'inscription : 07/01/2008
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 10 Jan 2008, 11:29 pm | |
| je ne sais pas si "psychologie clinique" est toujours mentionné sur les diplômes officiels de P7, mais il y a quelque années, l'UFR délivrait aussi un DESS de psycho sociale (à l'époque plus ou moins supervisé par Ridel, Samacher etc, et qui semble [très] grossièrement recouper l'actuelle spé violence), et de fait ce diplôme-là (je connais quelqu'un qui l'a) n'ouvrait pas exactement les mêmes voies professionnelles, en particulier il ne semblait pas permettre une pratique clinique institutionnelle tradi (type consultations en HP etc pour schématiser). pour autant, si je me souviens bien de ce que disait Samacher : il craignait plutôt que cette histoire de psychothérapie soit à terme un cheval de Troie pour obtenir, à côté des psychologues bac +5, des psychothérapeutes bac +3, finalement simples techniciens d'une thérapie prescrite par un médecin (sur le modèle de la kiné). bref un choix très certainement plus orienté TCC, et surtout bien moins onéreux pour la collectivité : (censé être) plus court donc donc un meilleur rendement des les files actives, et surtout des personnels moins rémunérés... (il n'y a d'ailleurs qu'à penser au très probable effet M2, diplôme de 2° cycle, donc catégorie B et non plus A dans les grilles indicières de la fonction publique, sauf éventuelle revalorisation...) | |
| | | stephane Rejeton de l'inconscient
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 10/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 07 Fév 2008, 2:38 am | |
| - Thomas a écrit:
- Dans un alinéa, il est dit que «tout médecin, psychologue diplômé ou psychanalyste peut se prévaloir du titre de psychothérapeute». Puis, dans un autre, il est stipulé au contraire que «tout professionnel - médecin, psychanalyste, psychologue, psychothérapeute - doit suivre une formation en psychopathologie pour se prévaloir d’un titre». Le tout et son contraire.
Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y ait trois voies - médecins, psychologue, psychanalyste - pour devenir psychothérapeute: alors que les deux premières sont réglementées (et donc que leur exercice impose des connaissances minimales, même pour les médecins non spécialisés en psychiatrie), ce n'est pas le cas pour celle de psychanalyste, donc n'importe qui qui veut devenir psychothérapeute n'a qu'à se dire psychanalyste ! | |
| | | xoxo Princesse
Nombre de messages : 4900 Date d'inscription : 06/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 07 Fév 2008, 11:06 am | |
| stephane, tu es dans quelle branche de cette histoire? C'est étonnant de prendre la question par ce bout la.
Et puis il me semble que les psychanalystes sont ceux qui justement sont les plus "profondément" formés à la relation psychothérapique, et on ne peut se dire "psychanalyste" en claquant des doigts. Je crois que tu te fais une fausse idée.
Ce qui me gène plus dans cette affaire c'est la catégorie "médecin" qui a de droit au titre d'office, c'est vraiment étonnant et limite absurde. La médecine englobe un tas de spécialités, dans les faits, si ma dermato veut se dire psychothérapeute elle le peut, alors qu'elle n'a reçu aucune formation au "soin psychique" si on peut dire ça comme ça. Je ne vois pas en quoi ça protège les patients (vu que c'est l'objectif premier de ce texte) de les envoyer vers des gens qui auraient une formation minimale. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 07 Fév 2008, 2:54 pm | |
| Deux points et deux précisions :
- Pour se déclarer analyste, il n'existe pas de lois mais il est nécessaire d'être formé par une école de psychanalyse déclarée officiellement au niveau national ou international. Les analystes font eux-même la police dans leur rang si tu veux et un contrevenant serait rapidement discrédité auprès de la communauté analytique et de ses patients. Sachant qu'un tel exercice tient sur un clientèle purement privée et donc sur la réputation, qu'en plus les personnes se dirigeant vers l'analyse connaissent en général un minimum ce champ, les cas de faux analystes reste anecdotique.
-Pour les médecins, ton dermato, clem, ne pourra pas se dire psychothérapeute s'il n'a pas été formé à la psychothérapie car il est tenu par son code de déontologie (serment d'hippocrate) qui stimule qu'un médecin ne peut pratiquer que ce pour quoi il a été spécifiquement formé. Ainsi, seuls les psychiatres ou les médecins ayant un complément de formation en psychothérapie pourront de droit se prévaloir du titre de psychothérapeute.
Spéciale dédicace à stéphane qui vient tenter de troller et par ce biais relance les discussions intéressante de notre champ professionnel. |
| | | stephane Rejeton de l'inconscient
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 10/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Dim 10 Fév 2008, 1:32 am | |
| - Clémence Poï Poï Poï a écrit:
- stephane, tu es dans quelle branche de cette histoire?
Dans la branche des lecteurs de ce fil. - Citation :
- C'est étonnant de prendre la question par ce bout la.
Non, ce qui est étonnant, c'est qu'il y ait une tentative de restreindre l'accès au titre de psychothérapeute tout en laissant ce qui semble un moyen de contourner la restriction. - Cilou a écrit:
- Sachant qu'un tel exercice tient sur un clientèle purement privée et donc sur la réputation, qu'en plus les personnes se dirigeant vers l'analyse connaissent en général un minimum ce champ, les cas de faux analystes reste anecdotique.
Je ne parlais pas de l'exercice comme psychanalyste, mais de l'exercice comme psychothérapeute. - Cilou a écrit:
- ton dermato, clem, ne pourra pas se dire psychothérapeute s'il n'a pas été formé à la psychothérapie car il est tenu par son code de déontologie (serment d'hippocrate) qui stimule qu'un médecin ne peut pratiquer que ce pour quoi il a été spécifiquement formé. Ainsi, seuls les psychiatres ou les médecins ayant un complément de formation en psychothérapie pourront de droit se prévaloir du titre de psychothérapeute.
le serment d'Hippocrate n'a rien à voir avec le code de déontologie médicale et ici, il n'est pas question de l'exercice comme médecin, mais de l'exercice comme psychothérapeute, exercice qui n'est pas régi par le CDM (de même que quand on présente un diplôme universitaire pour s'inscrire à un concours de la fonction publique, l'inscription est régie par les textes qui concernent le concours, pas par le règlement de l'université dont on vient). - Citation :
- Spéciale dédicace à stéphane qui vient tenter de troller
Non, si j'avais voulu troller, je l'aurais fait, je ne me serais pas contenté d'essayer :-) | |
| | | ZzZ Petit(e) Névrosé(e)
Nombre de messages : 320 Age : 54 Date d'inscription : 08/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Mer 09 Juil 2008, 7:51 pm | |
| - Citation :
- Les psys dénoncent l'instauration d'une "psychothérapie d'Etat" - Cécile Prieur
LE MONDE | 08.07.08 | 15h33 • paru dans l'édition du 09.07.08.
La polémique sur le décret réglementant le statut de psychothérapeute s'embrase à nouveau. Alors que le gouvernement vient de transmettre au Conseil d'Etat un projet de décret débattu depuis près de cinq ans avec la communauté psy, c'est désormais un projet annexe d'arrêté qui met le feu aux poudres.
Ce "document de travail", signé des ministères de la santé et de la recherche, définit avec précision le contenu de l'enseignement théorique et pratique des futurs psychothérapeutes. La communauté psy dénonce une immixtion du gouvernement dans la définition du soin psychique et l'instauration d'"une psychothérapie d'Etat".
Le 13 août 2004, le Parlement adoptait l'article 52 de la loi sur la santé publique reprenant un amendement de Bernard Accoyer, actuel président (UMP) de l'Assemblée nationale. M. Accoyer cherchait à réglementer l'usage du titre de psychothérapeute, utilisé actuellement par des psychiatres, psychanalystes, psychologues mais aussi des professionnels non médicaux, issus de dizaines de courants de pensée. Au nom de la lutte contre le charlatanisme, ce texte visait à réserver le titre de psychothérapeute aux professionnels inscrits sur un registre national et se soumettant à une formation universitaire.
Depuis l'adoption de la loi, trois ministres de la santé se sont efforcés, jusqu'ici en vain, de publier le décret issu de cet article de loi. Les querelles entre psys et gouvernement n'ont pas cessé. La dernière version du texte, élaborée par le cabinet de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, prévoit que les professionnels souhaitant user du titre se soumettent à une formation de 400 heures en psychopathologie clinique suivie d'un stage pratique de cinq mois. Ce décret a été approuvé par le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche, le 16 juin, avant d'être transmis au Conseil d'Etat.
Alors que la communauté psy s'était résolue à accepter le compromis de la dernière version du décret, elle découvre aujourd'hui, avec stupeur, un projet d'arrêté, resté confidentiel, et déclinant le contenu de la formation. Selon ce texte, les futurs psychothérapeutes devront maîtriser "les principaux courants théoriques (psychanalytique, cognitivo-comportemental, systémique, socio-environnemental, biologique)" et avoir une "connaissance des outils d'évaluation (échelles cliniques, tests projectifs) suffisante".
Pour les professionnels de la psyché, divisés entre courant psychanalytique et thérapies brèves d'inspiration anglo-saxonnes, le gouvernement prend parti dans une querelle épistémologique. "Il s'agit d'un hold-up cognitiviste sur le titre de psychothérapeute, dans le but explicite d'éliminer la pratique psychanalytique", dénonce Jacques-Alain Miller, chef de file de l'Ecole de la cause freudienne (courant lacanien de la psychanalyse). "On veut déposséder l'université de la définition du contenu de son enseignement, au profit du modèle psychiatrique américain, très minoritaire en France", s'insurge Roland Gori, président du Séminaire interuniversitaire européen d'enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse.
La nature du texte incriminé - un simple arrêté - inquiète d'autant plus qu'il peut être pris sans aucune consultation. Le ministère de la santé explique que sa rédaction ne relève pas de sa responsabilité, mais de celle du ministère de la recherche. Dans l'entourage de Valérie Pécresse, on confirme que "l'arrêté vient compléter le décret et qu'il ne sera pas soumis à concertation". source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/07/08/les-psys-denoncent-l-instauration-d-une-psychotherapie-d-etat_1067587_3224.html#ens_id=1067686Ces nouvelles informations me font repenser à la concurrence que ce statut du psychothérapeute va mettre en place par rapport aux psychologues. On aura des professionnels moins formés que nous mais diplômés par l'université qui se présenteront sur les mêmes types de postes que nous. Et qui dit formation plus courte (400h de cours au lieu des 1500h qu'on a - sans parler des 900h de stage minimum sur trois ans) dit rémunération au rabais. Plus d'une institution préférera donc employer ses professionnels car ils ne percevront pas facilement la différence avec des psychologues cliniciens... Déjà que ce n'est pas facile de trouver du travail, ça va devenir vraiment une lutte quotidienne pour subsister... | |
| | | gwenatsiaq Inuit
Nombre de messages : 2460 Age : 50 Localisation : psychologue clinicienne Date d'inscription : 07/01/2008
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 10 Juil 2008, 12:04 am | |
| - Thomas a écrit:
- (...) Selon ce texte, les futurs psychothérapeutes devront maîtriser "les principaux courants théoriques (psychanalytique, cognitivo-comportemental, systémique, socio-environnemental, biologique)" et avoir une "connaissance des outils d'évaluation (échelles cliniques, tests projectifs) suffisante".
ben je vois pas bien en quoi c'est scandaleux, de demander une connaissance de base, libre à chacun de choisir son orientation ensuite, non ? ou alors y'a des sous-entendus que la journaliste ne rapporte pas ? ou alors y'a comme un fond de commerce à crier au loup ? - Thomas a écrit:
- La nature du texte incriminé - un simple arrêté - inquiète d'autant plus qu'il peut être pris sans aucune consultation. Le ministère de la santé explique que sa rédaction ne relève pas de sa responsabilité, mais de celle du ministère de la recherche. Dans l'entourage de Valérie Pécresse, on confirme que "l'arrêté vient compléter le décret et qu'il ne sera pas soumis à concertation".
ben, un grand classique du gouvernement : on fera ce qu'on a décidé et on vous emmerde ! - Thomas a écrit:
- Ces nouvelles informations me font repenser à la concurrence que ce statut du psychothérapeute va mettre en place par rapport aux psychologues. On aura des professionnels moins formés que nous mais diplômés par l'université qui se présenteront sur les mêmes types de postes que nous. Et qui dit formation plus courte (400h de cours au lieu des 1500h qu'on a - sans parler des 900h de stage minimum sur trois ans) dit rémunération au rabais. Plus d'une institution préférera donc employer ses professionnels car ils ne percevront pas facilement la différence avec des psychologues cliniciens...
Déjà que ce n'est pas facile de trouver du travail, ça va devenir vraiment une lutte quotidienne pour subsister... ben ça se pointe depuis longtemps quand même, Samacher en parlait déjà en cours. il pointait aussi le risque que les psychothérapeutes deviennent des exécutants de thérapies, sur prescription médicale ("vous reprendrez bien trois tranches d'anti-phobie, ma p'tite dame ?"... ) | |
| | | ZzZ Petit(e) Névrosé(e)
Nombre de messages : 320 Age : 54 Date d'inscription : 08/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 10 Juil 2008, 12:37 am | |
| - Citation :
- ben ça se pointe depuis longtemps quand même, Samacher en parlait déjà en cours. il pointait aussi le risque que les psychothérapeutes deviennent des exécutants de thérapies, sur prescription médicale
oui, je ne dis pas le contraire. c'est bien pour ça que je dis que ça m'y fait "repenser". Et puis, accessoirement, le fait d'être diplômé et de commencer à chercher du travail, ça me rend sans doute plus sensible cette réalité professionnelle... Bref, chercher du travail, ya pas à dire c'est parfois un peu déprimant (et pourtant, je commence à peine ! ) | |
| | | gwenatsiaq Inuit
Nombre de messages : 2460 Age : 50 Localisation : psychologue clinicienne Date d'inscription : 07/01/2008
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 10 Juil 2008, 12:48 am | |
| ok, désolée, j'avais sauté la nuance. et pour ta recherche, ça va se faire, courage ! de toute façon, il reste quand même des gens qui ne raisonnent pas en termes de "macdo" professionnel, et tant mieux. des vacances avant, pour souffler un peu ?! (et pleins de nouvelles photos comme ça ! ) | |
| | | Xxxxxxx Mon ordi c'est mon ami
Nombre de messages : 1511 Date d'inscription : 06/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 10 Juil 2008, 3:02 pm | |
| | |
| | | gwenatsiaq Inuit
Nombre de messages : 2460 Age : 50 Localisation : psychologue clinicienne Date d'inscription : 07/01/2008
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 10 Juil 2008, 3:11 pm | |
| ben en même temps c'est pas de ma faute : j'ai seulement des ovaires, moi... je ne peux pas lutter contre la génétique... | |
| | | xoxo Princesse
Nombre de messages : 4900 Date d'inscription : 06/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Jeu 10 Juil 2008, 5:12 pm | |
| hahaha | |
| | | ZzZ Petit(e) Névrosé(e)
Nombre de messages : 320 Age : 54 Date d'inscription : 08/11/2006
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute Lun 04 Aoû 2008, 1:34 pm | |
| encore du nouveau... Comme le disait mon arrière grand-mère : "on est pas sorti de l'auberge!" - Citation :
- Communiqué de presse du SNP
Le 07 juillet 2008 Un nouveau projet de décret relatif à l’usage du titre de psychothérapeute et un document de travail interministériel relatif au cahier des charges de la formation définissent les orientations retenues par les ministères de la santé et de l’enseignement supérieur pour l’usage du titre de psychothérapeute.
Pour le SNP, ces projets de décret et d’arrêté ne proposent aucune nouvelle garantie pour le public et révèlent un mépris de la profession de psychologue et une méconnaissance des formations existantes.
Titre de psychothérapeute : le gouvernement programme la disparition des psychologues...
La loi sur l’usage du titre de psychothérapeute a été adoptée le 9 Août 2004 à la suite d’une première proposition du député Bernard Accoyer, devenu depuis président de l’Assemblée Nationale. Son but est de protéger le public des dérives sectaires auxquelles les exposent des personnes insuffisamment formées dans ce domaine. Les derniers projets d’application de cette loi jetteraient le public entre les mains d’une nouvelle profession labellisée par l’Etat, formée en moins d’un an (400 heures), avec seulement cinq mois de stage. Il est prévu d’exiger des candidats à cette formation un pré-requis de « niveau licence » toutes filières confondues, mais il ne représente qu’une vague garantie de culture générale.
Il y a actuellement environ 38000 psychologues en France dont une majorité exercent dans le dispositif de santé, au regard de 13000 psychiatres et de seulement 6000 personnes exerçant la psychothérapie sans être ni psychiatres ni psychologues. Les psychologues sont depuis des années les principaux praticiens de la psychothérapie dans les structures de soins publiques et privées. Leur formation comprend cinq années d’études minimum dans la filière avec plusieurs stages professionnels, auxquels s’ajoutent les formations complémentaires continues que suivent les psychologues pour exercer la psychothérapie. Or, les projets du gouvernement considèrent que les psychologues ne sont pas mieux formés que les médecins généralistes, dont la formation en psychologie est quasi-inexistante ! Les psychologues auraient même à faire la preuve devant des commissions ad hoc de la validité de leur diplôme, alors que le but de la loi est de contrôler les psychothérapeutes autoproclamés, dont les pratiques et leurs éventuelles dérives peuvent s’avérer dangereuses pour les usagers.
... au profit de néo-techniciens sous-qualifiés.
En exigeant de tous les candidats au titre de psychothérapeute qu’ils fournissent - outre les preuves de leur titre professionnel lorsqu’ils en ont déjà un - une attestation de formation en psychopathologie clinique, le gouvernement voudrait faire passer tous les professionnels sous la même toise, celle d’une formation qui privilégie l’approche de type « cognitivo-comportementale » et la classification américaine des désordres mentaux (dite « DSM IV »). Seule une approche de ce type, ainsi avantagée de manière injustifiée, peut se satisfaire d’un volume d’enseignement aussi réduit.
En cherchant à créer de la sorte une nouvelle profession paramédicale - de techniciens d’application formés au rabais en moins d’un an avec un pré-requis très bas - le gouvernement affiche clairement son intention : il s’agit d’éradiquer les psychologues très sérieusement formés et supervisés qui complètent leur formation personnelle pendant des années, et de supprimer leur spécificité qui dérange : celle d’être une profession non-médicale et issue des sciences humaines, à l’égard de laquelle la demande du public est très importante.
Des psychologues malmenés et des usagers en danger
Le ministère de la santé ne peut délibérément autoriser une telle imposture de santé publique qui réduit encore les garanties auxquelles le public a droit. Et le ministère de l’enseignement supérieur, en validant un tel ersatz de formation, engagerait lourdement sa responsabilité quant à l’avenir de la profession de psychologue dont il a statutairement la charge.
Pour le Syndicat national des psychologues, ces projets de décret et d’arrêté relatifs à l’usage du titre de psychothérapeute sont inacceptables. Il considère que ces projets constituent un déni des formations existantes, tout particulièrement celle des psychologues, et qu’ils s’inscrivent à rebours de l’esprit et de la lettre de la loi réglementant l’usage du titre de psychothérapeute dont le but est la protection du public. - Citation :
- Communiqué de la FFPP
15 juillet 2008 Qui veut la peau des psychologues ?
Projet de cahier des charges relatif au d’application de l’article 52 :
usage du titre de psychothérapeute
Début juin, un nouveau projet de décret d’application est soumis au CNESER. (Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche). La note de présentation (annexe 2 du document) souligne « qu’il ne s’agit pas de créer une nouvelle profession, ni d’encadrer la formation et la pratique de la psychothérapie, mais de préciser les conditions dans lesquelles il peut être fait usage de ce titre ». Un cahier des charges est en voie de rédaction.
Par un étrange concours de circonstances, le cahier des charges, encore sous le sceau de la confidence, est divulgué sur la toile début juillet. . Y est stipulé que
- Pour accéder à la formation il est exigé un niveau licence avec une formation théorique de 400 heures et un stage pratique de 5 mois.
Ainsi, le bas niveau du pré-requis et la formation minimale en psychopathologie clinique pour prétendre au titre de psychothérapeute, rend caduc l‘esprit de la loi qui est de protéger le public.
Doit-on comprendre que ce titre de psychothérapeute est le premier palier dans l’introduction de ces nouveaux métiers émergeants comme celui de psychométricien « kiné du cerveau » évoqué par Madame Pécresse il y a quelques mois dans le cadre du plan Alzheimer ?
Doit-on conclure que l’acte psychothérapique revient à la simple démonstration d’une technique où il suffira d’appliquer une méthode psychothérapique ?
La FFPP à l’occasion des nombreuses réunions de concertation, auxquelles elle a participé, a toujours souligné avec force que son objectif était d’offrir des garanties aux usagers par des pré requis exigeants de formation et que la psychothérapie devait être conçue comme une des fonctions qu’exercent les psychologues, d’où l’importance de ne pas en faire une profession. C’est le message essentiel qu’elle a soutenu lors de l’audience accordée par le Ministère de la Santé à la délégation FFPP / SFP/ SNP, suite à la parution officieuse du projet de décret en mars 2008 .
La FFPP appelle à se rassembler pour barrer la mise en place d’une nouvelle profession : « psychothérapeute », avec un niveau de formation ridiculement bas au regard des responsabilités engagées. La politique gestionnaire de réduction des coûts trouve ici le moyen de contourner la pénurie des psychiatres et de passer au dessus des psychologues qui ont toujours rappelé l’importance de l’autonomie professionnelle dans la prise en charge du sujet. Les enjeux autour de l’article 52, de son décret d’application et du cahier des charges ravivent les conflits d’intérêts idéologiques liés à la formation en psychopathologie clinique.
La FFPP, dénonce l’introduction d’une nouvelle profession qui touche certes à l’identité du psychologue mais bien au-delà à la liberté individuelle des tous les citoyens. Mobilisons nous pour que le niveau d’entrée à la formation en psychopathologie clinique ne soit pas celui de la licence mais bien d’un MASTER
La FFPP entend bien le faire savoir par tous les moyens dont elle dispose et appelle au rassemblement.
MJ.Robineau
Secrétaire Générale | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute | |
| |
| | | | Du nouveau sur l'usage du titre de psychothérapeute | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|