Chers collègues, la commission Couty,
un groupe de 13 professionnels (beaucoup de psychiatres et pas de psychologues) propose une réorganisation totale de la
psychiatrie, vous serez, sans doute, atterrés par leurs propositions en
ce qui concerne les psychologues ! Ce dossier devrait arriver sur le
bureau de la ministre de la santé, mi décembre.
Bonne lecture
Cordialement
l'ALRCP
Petits extraits de la Commission Couty
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Santé mentale (psychologues y compris), rapport Jouvin pour la mission Couty, 20/11/2008
Note et propositions portant contribution aux travaux de la Commission COUTY
Réalisées par le groupe de travail animé par Michel-Léopold JOUVIN
Metz, le 20 novembre 2008
De
même, les ratios d'effectifs de psychologues varient d'un territoire à
un autre. Sur ce point particulier, l'on ne peut faire l'économie de
l'interrogation quant aux statuts spécifiques des psychologues
aujourd'hui.
Rien ne justifie ce qu'il est coutume d'appeler le temps FIR.
Tout professionnel de santé a besoin de se former et de remettre ses pratiques en cause ainsi que de les actualiser.
(...)
De
même les psychologues ont un rôle à jouer. Cependant, encore trop
souvent, ils agissent sans qu'un contrôle réel de leur activité soit
effectué et sans que ce dernier s'inscrive dans un véritable travail
d'équipe. Pour autant, leur place est indispensable parmi les acteurs
de la prise en charge. Trop souvent leur activité professionnelle pose
un problème ou plus exactement plusieurs. Parmi ceux-ci, celui de la
formation. Il n'est pas rare qu'un psychologue se réfère à une
orientation précise et ait de nombreuses difficultés à s'intéresser à
d'autres techniques de soin que celles auxquelles il se réfère, voire à
utiliser des outils pour lesquels, ou il n'a pas reçu la formation, ou
dont il ne veut pas en faire usage. En outre, le mode d'exercice des
psychologues n'est pas sans poser problème. Leur singulier statut
conduit à ce qu'il exerce deux tiers du temps ce qui interroge
aujourd'hui. Si l'on peut concevoir qu'à l'instar de tous les
personnels, ils puissent bénéficier
de la formation continue, pour autant, rien ne justifie qu'un tiers de
leur temps soit consacré à des recherches jamais identifiées et à des
formations trop souvent non contrôlées. Il n'est pas rare que tel ou
tel chef de service se confronte à des refus d'exercice professionnel
car non en adéquation avec les références théoriques de l'intéressé, ce
qui est pour le moins regrettable.
(...)
Tous
les professionnels de santé, quelque soit leur place dans
l'organigramme et dans la hiérarchie, ont des points communs dans leur
base de formation. Dans ces conditions, il pourrait être efficient mais
également économiquement rentable de reconcevoir totalement le système
de formation qui pourrait être fondé sur un système d'unités
capitalisables.
Ainsi, pourquoi ne pas concevoir qu'un médecin, un infirmier, un
psychologue, un assistant social, etc. ont besoin de compétences
communes dans leur pratique.
Aujourd'hui,
ces compétences sont dispensées de manière disparate dans des lieux
différents et par des acteurs différents. Il devrait donc être possible
à l'avenir d'envisager de mettre à plat l'ensemble des formations et
d'identifier tous les niveaux de compétences qui sont communs aux
diverses formations.
Un tel mécanisme permettrait un autre avantage, c'est celui d'engager
les formations sur un principe de réussite et non un principe d'échec.
(...)
Il
paraît aujourd'hui indispensable de repréciser leur statut en le
modernisant lequel doit conduire à intégrer leur pratique de manière
claire, dans un dispositif coordonné de soin sachant que tout acte
réalisé par eux doit faire l'objet d'une prescription ou à tout le
moins d'une validation sous forme de prescription médicale.
Ensuite, il n'est pas possible de continuer à accepter que ces
professionnels soient absents un tiers du temps alors même que les
besoins sont patents aujourd'hui en matière de prise en charge des
usagers.
Certes,
on peut comprendre que cette proposition puisse ne pas réjouir les
acteurs concernés, cependant, il convient de clairement réaffirmer les
raisons qui motivent l'exercice de chacun dans des dispositifs de santé.
Chacun des acteurs est présent et rémunéré en vue de répondre à des
besoins visant à satisfaire ce qu'attend le public des usagers.
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LISTE DES MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL
Michel-Léopold JOUVIN, Directeur d'hôpital, Animateur du groupe de travail
Monsieur Benoît AUBERT, Sous-directeur MDPH, Assistant social
Monsieur le Dr Bertrand BIVAUD, Président de la CME, Médecin-Psychiatre
Monsieur le Dr Michel BLANC, Chef de pôle, Médecin- Psychiatre
Monsieur le Dr Paul BONNAN, Président de la CME
Monsieur le Dr Roland BOUET, Président de la CME
Madame le Dr Diane DINGLI, Médecin Psychiatre libéral
Madame Francine CHAUMET, Cadre de santé, Infirmière
Monsieur Joseph HALOS, Directeur d'hôpital
Professeur Philippe-Jean PARQUET, Professeur de psychiatrie
Monsieur le Dr Claude PIGOTT, Médecin Psychiatre libéral
Monsieur le Dr Christophe SCHMITT, Président de la CME, Médecin Psychiatre
Monsieur Pierre WESNER, Directeur d'hôpital
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ALRCP Rennes
Association de Libre Réflexion sur le Champ Psychanalytique.