Un livre sur la médicalisation de nos émotions, le DSM, etc.

De quoi bouquiner cet été sur à Paris Plage, aux Buttes Chaumont où dans n'importe quel endroit qui vous conviendra

Citation :

A lire :

Ed. Flammarion, Christopher Lane : Comment la psychiatrie et l'industrie pharmaceutique ont médicalisé nos émotions

C.Lane est spécialiste de l'histoire intellectuelle et en particulier dans le domaine de la psychologie. Cet ouvrage a été salué par de nombreux journaux ou revues bénéficiant d'une reconnaissance certaine sur le plan international.

Dans cet ouvrage, solidement argumenté et référencé (les sources citées représentent près d'un quart de l'ouvrage, et il a interviewé le fameux R.Spitzer en personne), C.Lane dirige les projecteurs sur les «petits arrangements entre amis», bidouillages statistiques, manipulations de politiques anti psychanalytiques, et pressions plus ou moins discrètes des labos qui ont été au centre de la fabrication du fameux DSMIII et de la suite.

L'abaissement des seuils statistiques pathognomoniques et l'impressionnante inflation du nombre de diagnostiques possibles auraient abouti à ce que la moitié de la population américaine (les statistiques n'ont porté que sur les USA), puisse être aujourd'hui considérée comme relevant d'une des pathologies référencées par le DSM... Et mis sous traitement à la grande joie des laboratoires pharmaceutiques en quêtes de débouchés, bien évidemment.

L'auteur prend l'exemple de la question de la timidité et de l'introversion, trait de caractère trop aux antipodes de l'image idéale que les américains ont d'eux même (mais pourtant tellement apprécié au Japon et respecté en Grande Bretagne) qui se seraient retrouvé transformées en concept de "personnalités évitantes" ou de "phobie sociale". Soit en maladies qu'il convient de guérir.

Nous y apprenons comment par exemple le Prozac qui est en perte de clientèle aujourd'hui, pourrait s'offrir une deuxième carrière, sous un autre nom, non plus pour traiter la dépression, mais comme traitement du syndrome de stress prémenstruel qui devrait se voir élevé au rang de pathologie en 2012, pour la sortie du DSMV.

source : http://www.psychologues-psychologie.net/forum/showthread.php?t=12522

voir également
http://www.mediapart.fr/club/blog/joha1008/160309/comment-la-psychiatrie-et-l-industrie-pharmaceutique-ont-medicalise-nos-em

Très intéressant et très inquiétant... Merci pour le lien !

Lobbying, lobbying...

J'ai hâte de lire ça...

Citation :

L'auteur prend l'exemple de la question de la timidité et de l'introversion, trait de caractère trop aux antipodes de l'image idéale que les américains ont d'eux même (mais pourtant tellement apprécié au Japon et respecté en Grande Bretagne) qui se seraient retrouvé transformées en concept de "personnalités évitantes" ou de "phobie sociale". Soit en maladies qu'il convient de guérir.

C'est tellement vrai, la différence, celle qui n'entre pas dans les codes de l'exigence de performance tellement en vogue aujourd'hui (merci M'sieur le Président...), n'a de place que comme pathologie...

pas forcément polémique, mais que j'avais trouvé intéressant :
markos zafiropoulos, Tristesse dans la modernité, de l'idéal pharmacologique à la clinique freudienne, économica "psychanalyse et pratiques sociales".