La théorie du complot

http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/09/08/le-11-septembre-jean-marie-bigard-et-la-theorie-du-complot_1092919_3224.html


personnellement je suis pas trop adepte de la théorie du complot, et le fait que l'humoriste français le plus nazbrok qui soit y apporte son concours... me fait encore moins douter ^^

pour moi c'est sans doute à mettre en relation avec un processus paranoïaque, mais ça reste encore un peu imprécis

qu'en pensez vous ? d'un point de vue psychologique bien sûr (c'est pas pour se lancer dans un débat sur la vitesse d'un avion après décollage et à 200 mètre d'altitude ^^)

bah c'est parfois difficile de pas croire quil y a des embrouilles sous certaines evenements, apres, la frontiere entre delire, croyance, et la question du vrai et du faux c'est super vaste.

l'argument de ce couillon de bigard qui y croit donc ça invalide le truc, par contre heu, bof?!

bon et apres plus ample lecture, ce qui m'emmerde là dedans, c'est la façon dont ça monte en mayonnaise ces histoires, pourquoi c'est si grave qu'il dise ça???
y'a crime de lèse amérique ou quoi?

C'est sure que il y a quelque chose de lèse-amérique qui provoque ces réactions, s'il avait fait du révisionnisme sur le génocide du rwanda par exemple, probablement que ça n'aurait pas eu cet écho.

Un article à ce sujet : http://www.liberation.fr/actualite/societe/351387.FR.php

j'aime bien ça :

Citation :

Qu’est-ce qui est le plus grave au fond ? Que Bigard accuse les Américains d’avoir tout organisé, ou bien que le Pentagone et la Maison Blanche aient profité avec un certain cynisme de la situation engendrée par les attentats du 11 septembre pour lancer une guerre contre l’Irak qui n’a absolument aucune raison d’être ? Qui délire le plus: celui qui invente le complot du 11 septembre ou celui qui invente les armes imaginaires de Saddam Hussein ? Quel «délire» a les conséquences les plus dramatiques ?

je vois ce que vous voulez dire, mais je voulais parler du thème de la théorie du complot (c'est pas tout à fait du révisionnisme ou du négationnisme c'est encore autre chose) et ça me semble être une bonne illustration

Le soucis c'est justement l'illustration car Bigard n'est pas une personne qui laisse indifférent de plus, l'exemple de usa met en scêne l'anti-américanisme propre à nous français.

Du coup, ça oriente le débat vers une tonalité péjorative Bigard comme représentant de la théorie du complot influence ainsi le sujet vers les théoriciens du complots sont des cons.

Bah c'est bel et bien avec le 11 septembre que la théorie du complot a pris un peu d'essor récemment, c'est bel et bien Bigard qui a fait les dernières déclarations là dessus, ce qui m'a donné l'idée de lancer le débat

mais bon si on fait des posts que pour discutailler et jouer à celui qui a le meilleur argument et qui est tres fort au lieu de parler un peu du point de vue psy pour cette question ( j'ai créé le topic ici pour ça ) ca sert un peu à rien

L'absence de réponse montre que le sujet est mal posé.

Et puis à part dire que c'est de l'angoisse de persécution et de la projection, je vois pas ce qui peut être rajouter.

et ben c'est déjà deux éléments intéressants, et j'avais pas pensé au 2eme

le tout est de continuer après ça :p

Ah Jisee, félicitations pour ton changement de nom sur le forum, quand on porte les meme initiales que JC Denton il faut en être fier :p


sinon pour la question qui nous occupe, je pense que les Usa ont la particularité ( puissance industrielle et militaire, activité de police du monde abusive et meurtrière ) qu'on peut les rapprocher d'un père Schreberien, tout puissant et persécuteur

dès lors il n'est plus pensable de considérer l'Amérique comme victime ( on peut pas être tout puissant et persécuteur et victime en même temps ) d'où forcément la nécessité de penser une nouvelle manipulation persécutrice, un complot
dès lors les tours n'ont pas été attaquées de l'extérieur mais abattues par les américains eux-même

pour les aspects projectifs je sais pas trop comment on peut développer ça.. incapacité à assumer une agressivité à l'égard de l'imago paternelle qui pousse à projeter cette agressivité peut être


au final ça me parait justifié de parler de "lèse amérique" mais il faut aussi remarquer que précisément l'amérique induit une certaine équivalence symbolique avec une imago paternelle, et donc un transfert, positif ou négatif

toutes considérations politiques mises de côté, écoutez les gens parler de l'amérique et vous entendrez pas mal de choses en commun avec ce que ces personnes auraient à dire de leur père

attendons encore quelques années et la Chine aura pris le relais... comme dans Deus Ex... la boucle est bouclée

Al. a écrit:

dès lors il n'est plus pensable de considérer l'Amérique comme victime ( on peut pas être tout puissant et persécuteur et victime en même temps ) d'où forcément la nécessité de penser une nouvelle manipulation persécutrice, un complot.

pourquoi ?

toi qui a travaillé sur la pulsion, Al., tu sais qu'elle peut à tout moment se retourner en son contraire. Je pense qu'on peut rapprocher les couples sadisme / masochisme de persécuteur / vicitme, non?

gwenatsiaq a écrit:

Al. a écrit:

dès lors il n'est plus pensable de considérer l'Amérique comme victime ( on peut pas être tout puissant et persécuteur et victime en même temps ) d'où forcément la nécessité de penser une nouvelle manipulation persécutrice, un complot.

pourquoi ?

clivage de l'objet

Al. a écrit:

clivage de l'objet

et ... ? là c'est un peu lapidaire pour moi, désolée mais je ne vois pas bien où tu veux en venir.

bah j'ai peut-être mal compris ta question je sais pas trop, tu pourrais expliciter plus?

sinon j'ai pas trop compris la remarque de Clémence aussi, enfin pour le parallèle établi je sais pas trop

ben pourquoi tu penses qu'"on" ne peut pas être à la fois persécuteur et victime ? (ou tout-puissant et victime, d'ailleurs)

c'est pas tellement ce que je pense, c'est ce que j'observe
( entendons nous bien je parle pas de la réalité mais de la réalité psychique hein, évidemment )

et tu observes ça comment? là c'est moi qui te comprend plus du tout?
ça me semble tout à fait concevable d'être les deux à la fois, la vie psychioque n'a rien de binaire il me semble?
explique le clivage de l'objet???

et explique sur quel élément théorico clinique pour affirmer que :

Citation :

l'amérique induit une certaine équivalence symbolique avec une imago paternelle, et donc un transfert, positif ou négatif

toutes
considérations politiques mises de côté, écoutez les gens parler de
l'amérique et vous entendrez pas mal de choses en commun avec ce que
ces personnes auraient à dire de leur père

@Al. c'est sûr il y a chez les américains, un amour du drapeau, une référence aux textes des pères fondateurs qu'il n'y a pas en France par exemple. Et pourquoi pas un amour de type paternel. Cela dit d'autres vont aimer leurs pays plutôt en terme de terre, en tant que terre à cultiver ou autres etc. En étant un peut basique on pourrait dés lors parler dans ces cas d'imagos maternelles.

Après, ce que je craignais est arrivé car ce que tu dis des USA est représentatif de la vision qu'ont les français des USA.
Maintenant, il serait intéressant pour rester dans la point de vue psy, de se questionner sur l'intérêt pour le français de voir les USA de cette façon : de quoi ça nous protège/rassure ? de quoi ça nous fait jouir ? etc.

Comme je l'ai dit plus haut, le soucis d'une illustration comme les USA, c'est que ça met à contribution notre tendance à l'anti-américanisme.

Concernant les causes de cet anti-américanisme, je conseille cet article de la talentueuse Otir (notamment les commentaires) :
http://otir.net/dotclear/index.php/2007/11/05/384-les-francais-et-l-anti-americanisme

Clémence : bah que dire, lis / relis Klein, les motions paranoïdes se rapportent au mauvais objet

Cilou : c'est pas sur un élément "théorico clinique" que je m'appuies, mais sur des éléments "cliniques" tout court

Jc : ce que tu craignais est arrivé, catastrophe, sauf que je faisais précisément que de rappeler la vision qu'on a des Usa ( pas seulement en France ) pour dégager un point de vue psy et non politique sur la question

Al. il n'y a rien de clinique dans ce que tu évoques.

ben, j'ai jamais dis le contraire, si ?