Echange des savoirs! :O

Aha et y'a la suite j'avais pas vu :
https://www.youtube.com/watch?v=q0nLMPmSyzM&NR=1

quand je pense aux pauvres plouks qui ressentent le besoin de faire passer la psychanalyse pour de la foutaise, alors qu'on a les preuves constamment sous nos yeux quoi, c'est génial

sur la première vidéo la pub pour des cures d'amaigrissements collent bien à la thématique je trouve

mouarf pauvre petit, tu voudrais le priver de ses bons cookies? ^^

un de privation > Frustration > castration, lui ferait le plus grand bien (lacan back to the futur ) Surtout il risque d'avoir besoin de solide base psychique vu que tout le monde se fout de sa tronche sur you tube.

bon, j'arrive après la bataille - j'étais vraiment trop out pour lire ce post ces derniers jours. mais c'est vraiment trop cool ! merci à tous !
je me suis juste posée une question : est-ce qu'on ne pourrait pas faire une sorte de mariage contre-nature entre ce que clèm' appelle 'l'identification introjective', et ce qu'idéalement ça pourrait reprendre (comme on reprise un tissu) d'un contenant troué [si j'ai bien suivi], avec ce que ciou évoquait du synthôme, et notemment du rôle que le psy pouvait y tenir ? d'un point de vue clinique, avec des patients psychotiques adultes, je précise. en tout cas, ça me parle bien avec le boulot d'en ce moment.

ah, et sur le corps, même si c'est ardu à lire, l'édition de la thèse de cyssau est assez intéressante (ça doit mettre en jeu la mobilité aussi, de mémoire).

l'identification introjective c'est l'identification qui a lieu par le processus d'introjection. C'est "en général" c'est pas forcément pour le contenant.

l'introjection de l'objet contenant c'est l'introjection fondamentale qui permet d'avoir son propre contenant. c'est ce qui fait défaut dans l'autisme.

je crois qu'avec des notions trop approximatives on fait des paralèlles qui n'ont pas lieu d'être.

(et tout ça en direct de berlin est)

jcd a écrit:

un de privation > Frustration > castration, lui ferait le plus grand bien (lacan back to the futur )

t'es bien un lacanien, tu pars de la théorie pour aller vers la clinique

@Al. : Le retour vers le futur est une notion qu'on peut appréhender que selon une grammaire très particulière cf "précis de grammaire et de conjugaison des voyages spatio-temporels" En fait selon l'idée que l'avant et l'après est un immense bordel il n'est possible que sur un plan tri dimensionnel de les distinguer. Lacan ayant côtoyé dans les années 30 une civilisation pan-dimensionnel (déguisée en peintres) il est de prime abord inutile de distinguer dans sa pensée clinique et théorie dans un avant/après.

@ jcd :
trop la classe !

merci gwen mais c'est de la repompe à 90 % de douglas adams

jcd a écrit:

@Al. : Le retour vers le futur est une notion qu'on peut appréhender que selon une grammaire très particulière cf "précis de grammaire et de conjugaison des voyages spatio-temporels" En fait selon l'idée que l'avant et l'après est un immense bordel il n'est possible que sur un plan tri dimensionnel de les distinguer. Lacan ayant côtoyé dans les années 30 une civilisation pan-dimensionnel (déguisée en peintres) il est de prime abord inutile de distinguer dans sa pensée clinique et théorie dans un avant/après.

bon jte fais le crédit que t'es pas complètement lacanien, tes propos sont bien plus censés et intelligibles que les siens

ohlala ça klein euh ça craint

ok j'arrete le hs pcq ça va gueuler sinon

@ jcd : bah, c'est pas t'y ça justement le géni - et celui que Al. reproche à lacan, d'ailleurs : l'art de bien choisir ce qu'on repompe ?

et pour revenir sur ces histoires de contenants etc, une chtite anecdote de ma journée. sur le moment j'y ai pas pensé, mais bon en y repensant sur mon trajet de retour...
donc, une jeune femme avec qui je bosse. je vous passe les détails, ça reste un forum public. mais bon, disons que pour tout un tas de raisons, y'a déjà tout un enjeu pour elle à accepter cette relation thérapeutique. et aujourd'hui, à propos de la façon dont elle pourrait me dédommager, après 2-3 propositions innacceptables, elle essaie encore une fois, et montrant du regard son placard béant, derrière nous, me dit qu'alors elle pourrait peut-être me donner tout ce qu'il contient, en attendant...
je sens que ça va me faire gamberger un moment c'taffaire...

EDIT : suite à un mp, j'ai l'impression qu'il y a une ambiguïté dans ma formulation : la jeune femme dont il est question n'est pas une de mes collègues, c'est une de mes "accompagnées" et je fais un travail (atypique dans ses modalités) de psy avec elle

tu vas penser avec melanie klein?

mdr. quelque chose me dit que même si tu as lu mon mémoire, même si j'ai opté pour la pertinence de la formation à l'observation des bébés, j'aurais encore droit à cette question dans 50 ans...
chais pas, on verra bien - je voudrais pas que tout le truc autour des objets partiels se transforme en prête à penser juste pour m'auto-immuniser contre la rencontre clinique, et le bordel (pas toujours joyeux) qu'elle sème...

les contenus c'est intéressant, et c'est pulsionnel, et ça renvoit aux enveloppes en meme temps, c'est là la richesse de la psychanalyse qui se borne pas à un auteur :p

du moment que ni ça produit un monstre de frankenstein, ni ça fait paravent étanche...

la suite de ma chtite anecdote, pask vraiment ça m'a épatée.
la même jeune femme, aujourd'hui - on se préparait à aller à un rdv médical : c'était franchement anxiogène, donc on avais convenu que je l'y accompagne, et elle était venue me chercher au service.
bref, je ramassais mes affaires et ma besace était posée ouverte sur le bureau. je m'écarte quelques instants pour voir un truc avec un collègue. quand je suis revenue, elle avait rangé la revue qu'elle avait oubliée à un rdv précédent dans mon sac, l'air un peu embarrassée quand je l'ai vu. m'expliquant par un 'haussement' de mains qu'elle n'avait rien pour le porter, tout en parlant de "[mon] sac magique"...
y'a pas à dire, elle bosse, je trouve !

EDIT : suite à un mp, j'ai l'impression qu'il y a une ambiguïté dans ma formulation : la jeune femme dont il est question n'est pas une de mes collègues, c'est une de mes "accompagnées" et je fais un travail (atypique dans ses modalités) de psy avec elle

(hahaha pour la confusion avec une collegue)*

toujours pate à modeler à ce que je lis cest cool.

J'ai repris quelques passages de mon mémoire de M2 où je cause d'introjection et d'incorporation, je vous copie les citations intéressantes:

Ferenczi définit l'introjection comme consistant à « inclure dans [la sphère d'intérêt du Moi] une part aussi grande que possible du monde extérieur, pour faire l'objet de fantasmes conscients ou inconscients. » L'introjection est un élargissement du Moi: selon lui, tout amour objectal est un amour de soi par inclusion de cet objet dans le Moi. Le mécanisme du transfert repose de ce fait selon lui sur une introjection. (S. Ferenczi, « Transfert et introjection » in Psychanalyse I, Payot. pp 96 à 125.)

L'introjection est à différencier de l'incorporation, dans le mécanisme mais aussi dans les effets produits. L'incorporation, selon Maria Torok, est un mécanisme fantasmatique suivant la perte d'un objet. « La perte, quelle qu'en soit la forme, agissant toujours comme un interdit, constituera pour l'introjection un obstacle insurmonté. En compensation du plaisir perdu et de l'introjection manquée, on réalisera l'installation d'un objet prohibé à l'intérieur de soi. C'est là l'incorporation proprement dite. » (M. Torok, « Maladie du deuil et fantasme du cadavre exquis » in L'Écorce et le Noyau, Flammarion)

D'après Torok, le mécanisme n'est pas progressif comme avec l'introjection, mais instantané et magique, proche de la réalisation hallucinatoire de désir. L'incorporation dissimule un désir d'introjecter.

« Monument commémoratif, l'objet incorporé marque le lieu, la date, les circonstances où tel désir a été banni de l'introjection: autant de tombeaux dans la vie du Moi. » Torok entrevoit le moment maniaque comme un leurre: « assoiffé de réaliser l'introjection, (...) le Moi se leurre du procédé magique où le « manger » (festin) se propose comme équivalent d'une introjection immédiate, mais purement hallucinatoire et illusoire. (...) C'est à ce niveau de réalisation magique que régresse le Moi auquel l'enrichissement libidinal progressif est refusé. »

Maria Torok et Nicolas Abraham, dans l'article « Deuil ou mélancolie » de l’Ecorce et le Noyau, posent la question suivante: « Si tout fantasme est refus d'introjecter et négation d'une lacune, on devra se demander pourquoi certaines d'entre eux prennent la forme privilégiée d'introduire un objet dans le corps? Autrement dit, pourquoi leur contenu vise-t-il la métaphore même de l'introjection? » D'après eux, « c'est parce que la bouche ne peut articuler certains mots, énoncer certaines phrases (...) que l'on y prendra en fantasme, l'innommable, la chose elle même. » Selon eux, ce qui importe alors dans le fantasme d'incorporation n'est pas la référence au stade oral cannibalique du développement mais « le caractère annulatoire du langage figuré ». Ils parlent d' « anti-métaphore ».

Dans l'article « l'objet perdu-Moi », ils parlent du fantôme : « cette image désigne pour le patient un souvenir qu'il avait enterré sans sépulture légale, souvenir d'un idylle vécue avec un objet prestigieux, d'une idylle qui, pour une raison est devenue inavouable, souvenir enfoui dès lors en lieu sûr, en attendant sa résurrection. » D'après eux, « l'ombre de l'objet ne cesse d'errer autour de la crypte jusqu'à se réincarner dans la personne même du sujet. (...) Cette sorte d'identification, loin de se donner en spectacle a vocation de s'occulter à un degré extrême. »