Que va devenir le diplome de M2 Pro ?

Je ne remet pas en cause les revendications contre les conséquences de cette Loi, mais je m'intérroge:
Si la grève se poursuit jusqu'au mois de juin, comment allons nous obtenir le diplôme? Si oui, qu'elle sera sa valeur?
Allons nous être obligés de refaire une année supplémentaire avec les frais que cela côute? Un nouveau stage? (qui devra être rénuméré) etc...

Ce sont peut être des questions "secondaires" face à l'importance de se mobiliser mais, pour certains d'entre nous ce diplôme représente 5 années, voir plus, d'investissement, de galères et de sacrifices.
Je pense normal d'être inquiet si cela se produisait.

Coucou;

Je me joinds totalement à ton inquiétude que je trouve tout à fait légitime.
En effet, nous voilà en 5ème année proches de la fin, fin qui peut être remise en question si le mouvement dure.

Je ne me vois pas recommencer une année à cause d'un mouvement, même si ce mouvement est légitime dans ce qu'il dénnonce.
Je travaille à temps plein et physiquement, j'ai de plus en plus de mal à suivre.

En ce qui est des galères et sacrifices: j'ai tenu 5 ans, mais je ne tiendrai pas 6 ans, tant psychiquement que physiquement.

Arff, si tout les enseignants étaient comme Me Candilis qui garde le soucis de ses étudiants en maintenant ses séminaires actifs.

Quel merdier!

Fagolle

En tout cas, ça me ferait "suer" si on nous supprimais la possibilité de valider le diplôme.
Je vais aller aux AG et je vais bien voir ce qui se dit.

Pour l'instant dans les médias cette grève des universités n'est nullement relayée...
On parle beaucoup des revendications contre la baisse du pouvoir d'achat, la crise et surtout contre Sarkosy, mais pas sur la grogne des enseignants-chercheurs.
Tout va dépendre de l'ampleur de la mobilisation car si elle met du temps à être connue, la grève n'est pas prête d'être levée. C'est ça qu'il faut voir!

Essayons d'élargir un peu votre champ :

1) Je ne vois pas pourquoi cette grève mettrait en péril la validation de votre diplôme. Le CPE a duré plusieurs mois et même mai 68 n'a pas empêché que les diplômes soient délivrés. Y'a pas de raison pour que cette fois-ci soit différente. Les profs retiennent les notes, soit mais à vous de faire aussi pression sur êux pour avoir des assurances qu'ils s'arrangeront pour que vous ayez vos diplômes... Et pour cela quoi de mieux que de se déplacer aux AG pour faire part de vos inquiétudes et voter des actions en ce sens.

2) Je sais que ce n'est pas ce qu'il y a de plus évident mais il est possible d'écrire un mémoire sans séminaire. Vous pouvez toujours contacter votre prof directement (mail téléphone...) ou le croiser à l'UFR puisqu'ils sont sensés y être.

3) La fac en grève ne vous empêche pas d'aller en stage donc pourquoi les stages ne seraient pas validés???

4) La grève des universités ne vous concerne peut être pas tant que ça puisque vous allez bientôt la quitter mais cette grève est aussi celle des travailleurs sociaux et médicaux qui défendent (à coup de jour en moins de salaire qui n'est déjà pas bien mirobolant, je le rappelle) la convention 66 et les conditions générales de travail dans les secteurs d'exercice notamment des psychologues. Je suis étonnée qu'au bout de seulement 2 jours ce genre de questionnement apparaisse.

Bon courage malgré tout car j'imagine ce que vous traversez, ayant moi même eu du mal à supporter cette dernière année d'études il y a peu

"Je suis étonnée qu'au bout de seulement 2 jours ce genre de questionnement apparaisse." (cilou)

Je te trouve un peu dure et c'est assez facile d'être philosophe quand on est sortie, comme toi de la fac!

Je partage ce mouvement, mais je tiens aussi à finir mon cursus correctement. Ce souhait me semble légitime et il ne m'éloigne pas du mouvement en cours, pour autant (je vais aux AG).

Il ne faudrait pas que le mouvment fasse oublier les conditions difficiles dans lesquels bon nombre d'étudiants suivent leur cursus !
Fagolle

A chaque mouvement de grève c'est la même litanie sur le diplôme et sa valeur. Sera t on diplomé? Va t on redoubler? Oh mon dieu qu'allons nous devenir!? Tous les ans quasi c'est pareil, tous les ans ça passe.

Faut pas s' inquiéter de ça! Pour le M2 pro somatique (ce que je connais): en spé articles de Villa et de Pequignot = essentiel du cours (dispo sur CAIRN) Waintrater = son livre, Hoffmann je sais aps, et Wolf bah...... vous connaissez la suite!

Donc y'a franchement moyen de se "diplomer" soi même concernant les cours!
Pour les mémoires ça dépend dcs profs mais la plupart ne nous laisseront pas tomber, idem pr la supervision!

et n'oublions pas une chose: cette fois ils ont BESOIN de nous, ça n'est pas un mouvement étudiant! Si ils nous mettent ds le caca ils se mettent toute la masse qui peut faire pencher la balance à dos et ils le savent!

Ouais enfin c'est quand même légitime que certaines personnes de M2 se posent des questions quant à la validité de leur diplôme, sans que cela ne remette en question leur soutien vis-à-vis du mouvement, c'est dingue ce côté buté de "oh pauvres petits étudiants qui ne pensent qu'à leurs cours / leur diplôme" !
C'est normal de se dire "mon diplôme sera-t-il considéré validé (au sens plus figuré) sachant que je risque d'avoir un semestre (déjà que les semestres durent des trimestres) tronqué ?" (et même plus d'un semestre, si on rajoute les grèves pendant le CPE, m'enfin bref)
Ok on peut aussi se "diplômer" soi-même, mais peut-être aussi que certain(e)s étudiant(e)s ont envie de terminer leur cursus 'correctement', et pas en chopant des polys sur un site internet ou que sais-je d'autre !

Pourquoi agresser de suite ceux/celles qui (se) posent ce genre de questions ?! Surtout qu'elles n'ont pas dit qu'elles étaient contre le mouvement, donc ça va au bout d'un moment les réflexions...

alors je ne sais pas si tu t'adresses à Cilou ou moi?

Moi je n'ai pas l'impression d'avoir agressé qui que ce soit. Oui on a le droit de se poser des questions. Et on a le droit d'y répondre aussi, d'où deux faits
un d'expérience: ça ne pose jamais de problème pour les diplômes. Et je peux t'assurer Moulinette qu'en M2 c'est beaucoup axé sur les recherches des profs, disponibles dans leurs livres et leurs articles pour la plupart. Pas des "polys internet" (je ne sais pas de quoi tu parles là)
un de bon sens: je le repete ils ont grand besoin de nous et de notre soutien si ils veulent aboutir à quelque chose pour eux mêmes. donc ils vont devoir etre très à l'écoute...

fouyouuuu ! ben ça s'enflamme vite là ! on respire tous un grand coup et on discute. ça sera mieux, non ?!

alors, à mon avis, oui, c'est légitime de s'interroger sur les conditions de délivrance du diplôme. maintenant pas de panique :

* le bac a effectivement été délivré en 68, et leurs détenteurs n'en ont pas été particulièrement pénalisés.
* les profs savent quels cours ils délivrent, et adapteront les partiels en fonction. j'ai eu villa une année où il avait été très absent, et il avait adapté le cours comme le partiel.
* la retranscription existe à peu près tous les ans, et peu nombreux sont les profs qui font un cours radicalement différent chaque année... (ou sus aux vieux polys !)
* les stages ayant lieu, ils ne peuvent qu'être validés, d'autant que les absences ne peuvent être comptabilisées puisqu'elles sont dues aux profs.

bref, à mon avis toujours, rien qui ne puisse trouver de solution avec un minimum d'autonomie.
et ça ne me semble pas hors d'atteinte en M2 pro : préparer des cours sur poly, et solliciter les profs pour les points qui restent obscurs, ben c'est ptêt pas la mer à boire, non ?! et/ou pourquoi pas, former des groupes de travail, puisque l'ufr reste ouvert - autant en profiter...
somme toute, on est censé avoir atteint cette autonomie au moment du diplôme, donc 3 ou 4 mois plus tôt ou plus tard...

enfin, quant à la valeur du diplôme, je n'ai jamais vu aucun recruteur qui interroge sur le contenu et la valeur des cours - précisément parce qu'il ne s'agit plus d'école, donc de position d'apprentissage, mais bien de ce que chacun est capable d'en faire. donc même un hypothétique reproche (genre, "ah ben vous avez pas dû bosser beaucoup cette année...") ça peut être repris en expliquant qu'au contraire ça a permis de développer son esprit d'analyse, de synthèse etc ou son autonomie etc. bref, de renforcer une position active d'autoformation...

Je ne comprends pas votre réaction ayant apporté les réponses que je sais d'expérience et ayant tenté de vous réconforter je vois mal comment vous avez pu prendre mon post comme une agression d'autant plus si vous relisez la dernière phrase.

D'autre part il est légitime de s'étonner d'une telle panique après un jour de grève non? Personne ne sait combien de temps elle va durer et comment vont s'organiser les choses alors oui je persiste à m'étonner de vos réaction ! Ce n'est pas parce que j'ai quitté le statut que j'ai tout oublié de l'état d'étudiant...

Cilou, Clémence et Gwen ont raison.
Pour le moment, on ne sait pas combien de temps la grève va durer.
Les profs sont bien conscients de nos problèmes; je ne pense pas qu'ils feront de la rétention de notes jusqu'au mois d'Août.
Leur but est de nous sensibiliser à leur mouvement.
C'est normal d'être angoissé, tout le monde l'est.
En plus c'est la dernière année (donc une année stressante même lorsqu'il ne se passe rien qui sorte de l'ordinaire) donc toutes les petites angoisses s'ajoutent les unes sur les autres et les derniers événements représentent la petite goutte qui fait tout déborder.
Il ne faut pas se laisser submerger et que le mouvement soit étouffé dans l'oeuf à cause de ça.
Donc don't panic (je suis une grosse plagiaire) et rdv lundi.

Si le mouvement doit être étouffé, ce ne sera certainement pas le fait des étudiants !!!

Isa

bien sûr mais il faut qu'on y participe, qu'on s'engage aussi en tant que futurs professionnels et pas qu'on reste bloqué

Cycyriri a écrit:

Leur but est de nous sensibiliser à leur mouvement.

Il faut rappeler une réalité non négligeable : ils ne l'ont pas été eux (sensibles), à notre mouvement l'année dernière et n'ont pas lutté contre la LRU avant qu'elle passe. Là je suis navrée, mais notre lutte n'a rien de crédible, nous avons laissé passer une loi pendant 1 an, l'université ne s'est pas arrêtée dès le début, Juliard s'est cassé en nous disant " bon maintenant on arrête les manifs ", donc je comprends que certains puissent REFUSER D'ÊTRE INSTRUMENTALISÉS par les profs. Surtout qu'ils ont dit à une des AG " Il ne faut pas confondre notre combat contre la mastérisation, et le changement de notre statut d'enseignant-chercheur avec vos revendications contre la LRU " donc les conditions d'études des étudiants ils en ont rien à faire eux.

Maintenant je suis d'accord pour se mobiliser, c'est le moment où jamais, puisque c'est LA RARE OCCASION où les profs se joignent au mouvement. Mais je peux vous dire que je l'ai à là et que je ne respecte pas du tout leur position, et leur façon de procéder qui n'est pas des plus dignes.

d'un point de vue pragmatique je suis plutôt d'accord avec toi : y'a dl'abus.
mais en même temps, à la limite, je préfère un prof qui se positionne clairement en disant : "moi la LRU, je ne me sens pas concerné parce que 'blablabla', mais je pense qu'il faut se bouger maintenant parce que 'blablabla', et que de ce point de vue c'est important que les étudiants nous rejoignent parce que 'blablabla'...." je n'aurais pas forcément la même analyse politique, mais je me sentirais moins instrumentalisée, parce que chacun assume sa position, et qu'il est malgré tout possible de trouver des points de rencontre dans la mobilisation. bref, un truc carré, où la subjectivité de chacun est respecté, et personne (suivez mon regard ) n'est infantilisé.