La clinique c'est le discours du patient

Il nous arrive d'oublier certaines bases parfois. On a beau le savoir intellectuellement mais on ne l'adopte pas toujours affectivement (cf le texte de Freud: "la dénégation" , trés utile cliniquement parlant). Quoi donc?

Tout simplement que la clinique c'est le discours du patient.

Donc aujourd'hui en entretien individuel, un jeune patient que je recevais pour la première fais et à qui je posais quelques questions, me dit:
- j'aime bien jouer à motus.

J'ai donc fermé ma gueule et là la séance avait véritablement commencé...

Comme quoi c'est le patient qui nous apprend...

je dirais que la clinique c'est tout ce qui se passe avec le patient, pas uniquement le discours.

p'tit praince a écrit:

je dirais que la clinique c'est tout ce qui se passe avec le patient, pas uniquement le discours.

quand un lacanien rencontre un non-lacanien...

Thomas a écrit:

p'tit praince a écrit:

je dirais que la clinique c'est tout ce qui se passe avec le patient, pas uniquement le discours.

quand un lacanien rencontre un non-lacanien...

Qui est le lacanien et qui es la non-lacanien ici ?

Le' discours ce n'est pas seulement le verbale pour moi. Il est vrai que certaines personnes mettant les discours en avant n'y voit que le verbale, mais je ne suis pas de ceux là. J'entends par dit-court ce qui est adressé à un clinicien.

jisee a écrit:

Le' discours ce n'est pas seulement le verbale pour moi. Il est vrai que certaines personnes mettant les discours en avant n'y voit que le verbale, mais je ne suis pas de ceux là. J'entends par dit-court ce qui est adressé à un clinicien.

y a que pour Lacan que le discours n'est pas verbal. Pour le commun des mortels le discours ce sont des mots.

Ah la la ce Lacan...quel imposteur...

mouais au lieu de voir un imposteur je préfère essayer de comprendre, discours veut pas dire discours pour lacan mais sexuel veut pas dire sexuel pour freud, alors freud aussi est un sale imposteur... on a bien avancé je le sens...

Clémence Poï Poï Poï a écrit:

mouais au lieu de voir un imposteur je préfère essayer de comprendre, discours veut pas dire discours pour lacan mais sexuel veut pas dire sexuel pour freud, alors freud aussi est un sale imposteur... on a bien avancé je le sens...

je crois qu'on est beaucoup à en être à l'étape "essayer de comprendre Lacan"...

Tout simplement le discours chez lacan, c'est le dire. En gros en plus du message et du contenu de ce qui est exprimé, c'est d'abord d'où tu dis (de quelle position tu parle) quelque chose vers qui (dans quelle position tu met celui à qui tu parle).C'est une question d'adresse.

Si tu met dans les imposteurs tous ceux qui utilisent les mots en dehors du sens du communs des mortels(c'est que tu divinise Lacan avec cette expression ), beaucoup sont des imposteurs. Déjà rien qu'avec le terme psychopathe ou fou...

Citation :

je crois qu'on est beaucoup à en être à l'étape "essayer de comprendre Lacan"...

On peut dire la même chose de la psychanalyse, finalement.
Le problème c'est que ce n'est pas à comprendre comme un cours avec la transmission d'un savoir. Mais quelque chose à entendre. En gros il faut lire Lacan comme tu écoute un patient: il est clairement dans le discours de l'hystérique.

d'ailleurs de dit-on pas "langage infra verbal" ! le langage c'est du discours non?

Jisee a écrit:

En gros il faut lire Lacan comme tu écoute un patient: il est clairement dans le discours de l'hystérique.

aaaaah c'est pour ça que tous les lacaniens que je connais sont hystériques!!! (ce qui m'inquiète c'est que je m'hystérise de plus en plus )

oh non encore une victime

Le language, c'est un ensemble de signes etc pour exprimer et communiquer.

Le discours c'est quelque chose qui est forcément adressé à partir d'une place avec un agent de se discourt (ce qui motive ce discours).

Citation :

ce qui m'inquiète c'est que je m'hystérise de plus en plus What a Face )

Mais non tu l'a toujours été

Ma divinisation de Lacan était bien sûr ironique.

Ce que je reproche à Lacan c'est surtout la forme. Apres bien sûr dans le fond on peut étendre le reproche à la psychanalyse (genre "le livre noir de la psychanalyse"). Tu prends Freud et Ferenczi, à moins de jouer sur les mots ils sont bien plus clairs que Lacan. Lacan semble écrire pour qu'on ne le comprenne pas. Une sorte de Nostradamus où ses propos veulent dire tout et rien à la fois. Ce qu'il dit, dans le fond, est surement digne d'intérêt, mais encore faut il atteindre ce fond. J'ai tenté de lire quelques bouquins de Lacan au cours de mon cursus, notamment pour un mémoire, et franchement, au bout de 2 pages j'avais envie de me tirer une balle dans la bouche. A force de jouer avec les mots Lacan finit par en être "relou".

Apres libre à chacun d'avoir assez de recul par rapport à un auteur pour ne pas le diviniser et savoir le critiquer. C'est malheureusement une chose que l'on nous apprend pas (qu'on nous autorise pas?) à Jussieu.

j'avais bien compris ton ironue c'était de la provoc.

Mais ne pas comprendre un auteur, ce n'est pas forçément de l'esprit critique ...

Penser comme 90% des gens de la facs, encore moins...

Aprés si tu mélange le fait d'apprécier un auteur comme un manque de recul, on ne peut pas aller trés loin...

p'tit praince a écrit:

Apres libre à chacun d'avoir assez de recul par rapport à un auteur pour ne pas le diviniser et savoir le critiquer. C'est malheureusement une chose que l'on nous apprend pas (qu'on nous autorise pas?) à Jussieu.

C'est le genre de droit que j'attend pas de me voir donner pour le prendre. Et puis il y a des profs moins obtus que d'autres.

Les jeunes profs récemment titularisés semble changer en la matière et aller jusqu'à encourager les étudiants au questionnement des textes et à la critique. Comme quoi tout change ils ont même parlé de pluridisciplinarité pour l'enseignement d'épistémologie en commission pédagogique!!!

Cilou a écrit:

Les jeunes profs récemment titularisés semble changer en la matière et aller jusqu'à encourager les étudiants au questionnement des textes et à la critique. Comme quoi tout change ils ont même parlé de pluridisciplinarité pour l'enseignement d'épistémologie en commission pédagogique!!!

ce sera une rupture épistémologique si ça se concrétise !
ok, c'est pas super fin comme blague mais bon, j'ai une excuse je viens de travailler sur "mon projet de projet de mémoire" donc j'ai besoin de me changer les idées...